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Appui de taille à l’espace de formation harmonisé

La réforme doit aussi permettre aux élèves de déménager plus facilement d'un canton à l'autre. Keystone

Le Comité «Oui à la formation» met son poids dans la balance en faveur des nouveaux articles sur la formation soumis à votation le 21 mai prochain.

Ce comité interpartis regroupe 180 parlementaires et la plupart des directeurs cantonaux de l’instruction publique.

Les Suisses se prononceront sur une petite révolution pour le système de formation d’un pays pétri de fédéralisme.

Avec cette réforme, qui passe par une révision constitutionnelle réclamant l’aval du peuple, l’école suisse adoptera un visage nettement plus homogène.

En clair, les cantons resteront maîtres chez eux mais auront l’obligation d’harmoniser des paramètres essentiels – âge de l’entrée à l’école, durée de la scolarité, objectifs des niveaux d’enseignement.

Gouvernement fédéral, parlement et majorité des cantons, tous appuient cette réforme. Les quatre académies suisses des sciences aussi.

Ces articles constitutionnels sur la formation vont renforcer le système de formation, estiment mercredi les académies. Ils lui garantissent haute qualité et souplesse.

«Moderne», «transparent» et «performant»

Le camp du «oui» a obtenu un autre soutien de poids mercredi avec cet appel du Comité interpartis à appuyer la réforme.

180 représentants de tous les groupes politiques au Parlement et des responsables cantonaux de l’instruction publique soutiennent la création d’un espace de formation «moderne», «transparent» et «performant».

Estimant que la réforme respecte la souveraineté des cantons, ce comité souligne que la cible est atteinte: améliorer l’égalité des chances, placer les filières de formation sur un pied d’égalité, promouvoir la formation continue.

En facilitant la mobilité des élèves et des étudiants, l’égalité des chances dans l’accès à la formation sera «notablement» améliorée, plaide Pascale Bruderer, députée socialiste argovienne.

Cette harmonisation améliore l’euro-compatibilité du système suisse, reprend sa collègue libérale Martine Brunschwig-Graf.

La genevoise estime que les nouveaux articles vont enfin permettre de répondre à la mobilité des familles et des jeunes. Car déménager ne doit plus pénaliser les enfants…

Reconnaissance de la formation continue

Pour la première fois selon le comité interpartis, l’importance de la formation continue est reconnue et ancrée dans la Constitution.

Selon Martine Brunschwig Graf, la formation continue devrait même devenir une tâche d’importance nationale et faciliter la mobilité tout au long de la vie.

Directrice de l’Instruction publique du canton de Fribourg, Isabelle Chassot assure que les cantons ont tout à gagner de nouveaux articles constitutionnels qui ne remettent pas en question leur souveraineté.

En fin de compte, l’objectif primordial de ces efforts d’harmonisation est d’améliorer la qualité et les performances du système de formation.

Un système dont le rôle est central pour notre économie, résume le député st-gallois de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) Theophil Pfister.

Une réforme jugée antidémocratique

Cette réforme a aussi ses adversaires. Notamment une partie de la gauche dure, des syndicats d’étudiants, quelques parlementaires épars. Ces adversaires l’estiment antidémocratique puisqu’elle donne force obligatoire à des conventions intercantonales.

Les opposants estiment aussi qu’elle institutionnalise la présence des milieux économiques au sein des instances fédérales de décisions qui concernent les hautes écoles.

Ils critiquent aussi une «libéralisation inacceptable du marché de l’éducation», la réforme permettant le financement public d’institutions privées.

swissinfo et les agences

– En Suisse, l’Instruction publique relève des compétences des cantons. Modifier cette donne exige une modification constitutionelle, donc l’aval du peuple.

– Au cours des dernières décennies, plusieurs tentatives d’harmonisation des 26 systèmes éducatifs se sont heurtées aux résistances des cantons.

– Le 21 mai prochain, le peuple suisse doit s’exprimer sur une proposition de modification de la Constitution visant à harmoniser l’enseignement scolaire.

– Si cet article est accepté, la Confédération aura le droit d’intervenir au cas où les cantons ne parviendraient pas à s’entendre sur la création d’un espace éducatif commun et homogène.

Le système éducatif suisse va au devant de nombreux changements ces prochaines années:
Mise en place d’un système de contrôle généralisé
Etablissement de standards de formation
Enseignement précoce
Amélioration des compétences dans la langue maternelle
Apprentissage plus précoce des langues étrangères
Adaptation aux données structurelles de la famille et de la vie professionnelle
Réforme des hautes écoles

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