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Après l’administration fédérale, le gouvernement doit faire sa mue

Kaspar Villiger et Moritz Leuenberger ont entre autres annoncé la disparition de l'OFIAMT. Keystone

Depuis trois ans, l´administration fédérale est en chantier. En tirant jeudi le bilan de l´opération devant un colloque de fonctionnaires, Kaspar Villiger et Moritz Leuenberger ont levé un coin du voile sur la prochaine étape: la mue du Conseil fédéral.

Pour le public, un des changements les plus visibles est probablement la disparition de l’Office fédéral de l’industrie, des arts et métiers et du travail, bien connu pour son sigle (OFIAMT) au profit du nouveau Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), qui présente l’avantage de regrouper affaires économiques intérieures et extérieures.

Mais il ne s’agit là que de la pointe d’un immense iceberg, qui a vu plus de quinze offices transférés, fusionnés, dissous ou créés. Cette réforme du gouvernement et de l’administration (RGA) concerne de près ou de loin quelque 6000 personnes sur les 30 000 employés de la Confédération. Et jusqu’ici, elle a pu se faire sans le moindre licenciement, comme l’ont affirmé les deux conseillers fédéraux Villiger et Leuenberger.

Si des postes ont été supprimés dans certains secteurs, d’autres ont été ou seront crées ailleurs. Ainsi, la logistique et les constructions ont perdu 140 places de travail, mais le Département de justice et police compte engager 425 nouveaux collaborateurs d’ici 2004 pour la lutte contre le crime organisé.

Le but poursuivi par cette opération RGA est de «renforcer l’efficacité de l’action étatique», selon de mot de Moritz Leuenberger, qui s’est félicité de l’amélioration des relations entre les offices remaniés. Le ministre des Transports est directement concerné, puisque son département a grossi d’un tiers au terme de l’opération.

On a ainsi pu supprimer un certain nombre de doublons, en regroupant par exemple la formation, la recherche et la technologie dans deux départements au lieu de quatre jusqu’ici. Et les économies réalisées dans le domaine des constructions et de la logistique sont évaluées à 25 millions de francs par année.

A vrai dire, le programme RGA n’est pas tout à fait achevé, même si sa direction centrale doit être dissoute à la fin de l’année. L’informatique fédérale est en effet encore en chantier, pour rationaliser tant que faire se peut des situations ubuesques. Ainsi, dans le seul Département des finances de Kaspar Villiger coexistent encore aujourd’hui 41 systèmes informatiques différents. Le simple fait d’y mettre de l’ordre devrait générer des économies de 130 millions par année.

Le Conseil fédéral va donc maintenant pouvoir se concentrer sur son propre lifting. D’ici à la fin de l’année, il devrait dévoiler les grandes lignes de cette «réforme de la direction de l’Etat», qui prendra la forme d’un gouvernement à deux niveaux, avec des ministres pour décharger les chefs de département. La marge de manœuvre pour définir le statut de ces «super fonctionnaires» sera toutefois assez étroite. Le Conseil fédéral n’a pas oublié le non du peuple et des cantons à son projet de 1996, qui voulait créer une équipe de dix secrétaires d’Etat aux pouvoirs passablement étendus.

Marc-André Miserez

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