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Après le soulagement, les critiques

Les spéléologues avertis critiquent sévèrement la société organisatrice de l'expédition sous terre. Keystone

Avant même son dénouement heureux, l'aventure des huit Zurichois était sévèrement commentée, en Suisse et en France. Les critiques les plus dures sont d'ailleurs venues des spéléologues eux-mêmes.

Vendredi déjà, la Société suisse de spéléologie dénonçait l’amateurisme de l’organisation. «Etant donné les conditions météo, ils auraient dû renoncer à l’expédition», commentait le géologue Marc Lütscher.

Il est en effet de première évidence que l’eau – dans la grande majorité des grottes de l’arc jurassien et des massifs calcaires – joue ou peut jouer rapidement un rôle de geôlier, fermant ou inondant des galeries ou rendant difficile voire impossible le franchissement de passages-clés.

Tous les spéléologues formés par des clubs ou ayant quelque expérience savent que, comme en haute montagne, la prise en compte des conditions météorologiques passées et à venir est essentielle. Tout comme la recherche de renseignements sur les conditions et particularités locales.

Le fait que le groupe de jeunes zurichois se soit aventuré dans la grotte du Bief-Paroux alors que les conditions météorologiques étaient manifestement mauvaises est, pour les spéléologues, la preuve de l’incompétence et de l’inconscience des responsables.

Dimanche, un spéléologue des secours français, David Caillol, a vivement critiqué la société bâloise Altamira, organisatrice de la semaine de «pédagogie du vécu» des étudiants zurichois.

Selon lui, la grotte proche de Goumois n’est pas adaptée à l’initiation à la spéléologie, même si elle ne présente pas de difficultés techniques particulières. On sait en effet qu’elle peut être inondée rapidement en cas de précipitations.

L’aventure des sept étudiants et de leur guide a également relancé le débat sur les sociétés commerciales organisant des activités sportives extrêmes, tel le canyoning, le saut à l’élastique, le rafting, la randonnée ou l’alpinisme en haute altitude.

Les guide de montagne, notamment, doivent suivre des cours, réussir des examens et obtenir un diplôme officiel pour emmener des clients. Rien de semblable n’est actuellement formellement exigé, en Suisse, pour les responsables ou collaborateurs des sociétés commerciales proposant des activités «à sensations».

swissinfo avec les agences

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