Asie du sud-est: Joseph Deiss veut engager un «dialogue politique»

Le chef du département des Affaires étrangères se rend samedi en Asie du sud-est pour une visite de huit jours. Joseph Deiss fera escale à Bangkok, Manille et Dacca. Il entend avant tout nouer un «dialogue politique».

Pour une fois, et c’est en quelque sorte une première, le chef de la diplomatie helvétique souhaite donner une coloration plus politique à son voyage que celle, neutre ou plutôt humanitaro-économique, coutumière à ce genre de déplacement.

Certes, la Thaïlande, les Philippines et le Bangladesh entretiennent-ils une collaboration suivie avec Berne en matière de coopération et de développement. Mais Joseph Deiss semble désireux de discuter plus à fond, notamment à Bangkok, de questions plus directement liées au respect des droits humains comme la lutte contre les mines antipersonnel ou l’utilisation d’enfants dans les conflits.

Avec son homologue thaïlandais Surin Pitsuwan, il abordera aussi la situation en Birmanie voisine, d’autant que les autorités helvétiques viennent de renforcer les sanctions déjà en vigueur contre les membres de la junte au pouvoir à Rangoun.

Faute de résultats concrets de la politique dite d’engagement constructif, Bangkok a mis en doute à diverses reprises cette approche chère à l’Asean. La Thaïlande souhaiterait également se rapprocher de l’OSCE.

Les dossiers drogue et réfugiés devraient aussi être discutés, tandis qu’à Manille, les délicats conflits ethnico-religieux locaux pourraient venir sur le tapis. Quant à Dacca, il s’agira davantage de coopération au développement, le Bangladesh ayant été frappé cette année encore par des inondations encore plus catastrophiques que de coutume.

Claude Levenson