Des perspectives suisses en 10 langues

Attention: autres lieux, autres moeurs

Gare aux malentendus: même s'il reste un gros producteur (malgré les campagnes d'éradication), un pays comme la Thaïlande n'est pas tendre avec les consommateurs de drogues. Keystone Archive

L'an dernier, près de 900 touristes suisses ont fait appel à la protection consulaire. C'est plus que les années précédentes. Généralement, les problèmes rencontrés démontrent une certaine méconnaissance des coutumes et des lois en vigueur dans les pays visités.

«Nous devons faire face à une augmentation du nombre des dossiers qui atterrissent dans les bureaux du Département fédéral des affaires étrangères», affirme Walter Thurnherr, chef de la division des Suisses à l’étranger du DFAE.

«Chaque année, ce sont entre 20 et 50 cas supplémentaires qui ne trouvent pas de réponse immédiate dans les pays concernés, précise Walter Thurnherr. S’ils sont plus nombreux, les problèmes auxquels se heurtent les touristes suisses sont aussi généralement plus graves.

Aventures rocambolesques

Toutefois, n’en déplaise aux adeptes d’aventures rocambolesques, les enlèvements et autres prises d’otage spectaculaires ne sont pas légion. L’imprudence des ressortissants helvétiques et leur manque de connaissance des réalités locales restent bien souvent la première source de leurs difficultés.

«Dans certains pays, un délit considéré comme mineur en Suisse peut se transformer en lourde peine de prison, souligne Walter Thurnherr. Nous sommes notamment confrontés à ce genre de situation dans les affaires de drogue».

A l’heure où la Suisse envisage de dépénaliser la consommation de cannabis, Il ne faut pas perdre de vue que, dans certaines contrées asiatiques notamment, quelques grammes de ces substances suffisent à conduire leur possesseur derrière les barreaux.

Les chiffres sont d’ailleurs explicites. En 2000, quelque 911 ressortissants helvétiques ont dû faire appel à l’aide des autorités suisses. Près de 360 d’entre eux croupissent toujours en prison, dont 135 pour des délits liés à la drogue.

Mais les stupéfiants ne sont de loin pas les seuls motifs de soucis pour le DFAE. Dans certains pays, c’est la consommation d’alcool qui pose problème. Dans d’autres, mieux vaut suveiller son langage et veiller à ne pas insulter les membres ou les principes fondateurs de l’Etat.

Et Walter Thurnherr d’évoquer le cas d’un ressortissant suisse ,condamné à plusieurs mois de prison dans un pays d’Afrique de l’ouest, pour avoir pesté contre le président.

Certaines régions plus industrialisées du globe peuvent également réserver des surprises. Ainsi, aux Etats-Unis, plusieurs Etats fédéraux peuvent sanctionner des parents qui laissent leurs enfants sans surveillance.

Ce dernier exemple illustre bien la multiplicité des situations qui peuvent mettrent les ressortissants helvétiques en difficulté et impliquer l’intervention des représentations suisses à l’étranger.

Une assistance qui n’est d’ailleurs pas gratuite. En effet, la Confédération facture 120 francs de l’heure le temps passé à démêler les affaires de ses ressortissants.

«La facture doit être adressée à la famille ou à l’assurance concernée, confirme Walter Thurnherr. Mais, nous ne demandons aucune rétribution s’il s’agit d’une affaire d’emprisonnement ou d’enlèvement. Car, c’est une situation humanitaire».

Vanda Janka

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision