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World in Progress II

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers abonnés,

Les puissances s’affrontent. Les États se concentrent sur leurs affaires intérieures, alors que le monde a urgemment besoin de solidarité et de coopération pour contenir la pandémie, comme l’impact déjà ravageur du changement climatique. C’est en substance le message lancé à New York par le secrétaire général de l’ONU et le président de la Confédération.

Durant l’Assemblée générale de l’ONU, la plupart des dirigeants font montre de bonne volonté. Un esprit qui peine à s’incarner dans les faits, réduisant l’ONU à son action humanitaire. En plaidant en faveur de sa candidature au Conseil de sécurité, la Suisse espère contribuer à la détente dans une guerre froide d’un nouveau genre entre la Chine et les États-Unis. Un défi de taille pour une diplomatie helvétique déjà aux prises avec l’Union européenne.

Bien à vous,

La Suisse à New York
Keystone / Jean-marc Crevoisier

À New York, Guy Parmelin et Ignazio Cassis poussent la candidature de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour sa 76e édition, l’Assemblée générale des Nations unies a pu réunir physiquement une série de dirigeants des pays membres, malgré la persistance de la Covid et de ses mutants.

Une pandémie que le président de la Confédération a évoquée dans son discours par sa longue expérience de vigneron: «La viticulture m’a enseigné la patience, la persévérance et la confiance (…) La pandémie de la Covid-19 est un peu à l’image de la grêle ou du gel qui peut soudainement ravager les vignes: imprévue et déstabilisante

Poursuivant l’analogie, Guy Parmelin a appelé à la solidarité de ses pairs: «Lorsque la grêle ou le gel frappe, les vignerons suisses s’entraident, ils font appel aux assurances auxquelles ils ont cotisé. Lorsqu’une crise touche des régions entières, voire la planète, la solidarité doit être mondiale et les solutions communes. Les Nations Unies sont le lieu où les connaissances et les ressources sont mises en commun.»

C’est en effet bien ce qui manque dans la gestion de cette pandémie mondiale: l’union et la solidarité. Alors que «nous sommes confrontés à la plus grande cascade de crises de notre vie», a relevé en ouverture de l’Assemblée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, parlant d’un monde «au bord du gouffre».

Évoquant le bras de fer entre Washington et Pékin, le Portugais s’inquiète: «Je crains que notre monde ne se dirige vers deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques, deux approches divergentes dans le développement de l’intelligence artificielle – et finalement deux stratégies militaires et géopolitiques différentes.»

Deux grandes puissances qui contribuent à la paralysie du Conseil de sécurité dont elles sont membres permanents avec la Russie, la France et le Royaume-Uni. C’est ce champ de mines que la Suisse espère rejoindre comme membre non permanent. Son savoir-faire dans la médiation ne sera pas superflu, si elle est élue en juin prochain.

pommes de terre
Keystone / Martin Mejia

En marge de l’Assemblée générale, l’ONU tient ce jeudi un «sommet sur les systèmes alimentaires». Un enjeu vital, un de plus, qu’aborde ma consœur Sibilla Bondolfi.

Comment nourrir une population mondiale toujours en croissance, alors que les conséquences du réchauffement climatiques menacent les terres cultivables, tout comme la manière dont elles sont exploitées? Le sommet onusien ne manque pas de questions épineuses.

Sibilla Bondolfi débroussaille le terrain avec une série d’articles où s’affrontent les positions des différents acteurs du monde agricole, entre représentants de l’agrobusiness et ONG plaidant la cause des petits producteurs des pays du Sud, entre promoteurs d’une agriculture exportatrice et paysans bio tournés vers les marchés locaux.

La Suisse n’échappe pas au débat, puisqu’elle abrite des poids lourds de l’agrobusiness. Elle est aussi concernée par sa politique agricole. Bardée de règlements sanitaires et d’incitations à respecter l’environnement, la paysannerie du pays continue, dans bien des cas, de recourir aux pesticides, alors que leur toxicité pour les sols et les consommateurs inquiète un nombre croissant de scientifiques, comme vient de le révéler l’émission Temps Présent de la RTS.

  • À quoi devrait ressembler l’agriculture de demain? (swissinfo.ch)
  • Ces injustices mondiales qui entraînent la faim (swissinfo.ch)
  • L’émission de Temps Présent sur les pesticides (TSRLien externe)
Zarifa Ghafari
Keystone / Salvatore Di Nolfi

Elle était la plus jeune maire d’Afghanistan. Agée de 29 ans, Zarifa Ghafari a fui les Talibans le mois dernier. Cherchant à s’établir en Suisse, elle se rend ce jeudi à Berne pour plaider sa cause.

Dès sa nomination en 2018 à Maydan Shahr – capitale de la province de Wardak à une vingtaine de kilomètres au sud de Kaboul – Zarifa Ghafari a fait l’objet de menaces de mort. Cette économiste de formation n’a pu entrer en fonction qu’en 2019. Elle a tenu bon jusqu’à la prise du pouvoir des Talibans.

Dès son arrivée en Allemagne où elle a obtenu le statut de réfugiée, Zarifa Ghafari plaide la cause des femmes de son pays que les Talibans cherchent à encager strictement, malgré les promesses faites par leurs porte-paroles.

Comme elle le déclare à l’agence ATS, Zarifa Ghafari désire s’établir en Suisse pour défendre au mieux la cause de ses sœurs et de son pays. «Je suis prête à parler» avec les talibans parce qu’ils seront là «pour des années», affirme-t-elle, malgré tout ce que ce qu’elle a déjà subi. «Je veux leur parler au nom de toutes les femmes afghanes qui ont déjà payé un prix élevé» pour la guerre, mais aussi pour ses conséquences.

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Modéré par: Marc-André Miserez

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Quelle aide la Suisse doit-elle apporter aux Afghanes et aux Afghans qui parviendront à s’échapper de leur pays redevenu émirat islamique?

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