Bâle: la voie américaine
Le Canton de Bâle-Ville et l'État du Massachusetts on signé mercredi une déclaration de partenariat. C'est une première dans les relations Suisse-USA.
Développer des activités conjointes entre Bâle et Boston dans des domaines comme le commerce et l’industrie, la science et la recherche technologique, l’éducation, les arts et la culture.
Voilà à quoi s’engagent le gouverneur du Massachusetts, Jane Swift, et le président du gouvernement de Bâle-Ville, Carlo Conti.
Ce demi-canton devient ainsi le premier à conclure ce genre d’accord de coopération avec un État américain.
«C’est un partenaire logique», explique Carlo Conti. C’est aussi la suite normale d’un rapprochement inauguré, il y a deux ans, dans une déclaration d’intention.
Des qualités d’innovation
A première vue, on pourrait penser que c’est une alliance déséquilibrée.
En effet, le Massachusetts (aussi grand que la moitié du territoire suisse) compte plus de six millions d’habitants.
Alors que la population du demi-canton de Bâle-Ville tourne autour des 200’000 âmes, auxquelles s’ajoutent chaque jour plusieurs milliers de frontaliers français et allemands.
Mais la coopération imaginée de part et d’autre de l’Atlantique s’appuie davantage sur les qualités mutuelles d’innovation que sur ce genre de comparaisons statistiques.
Le Massachusetts vit actuellement un développement rapide. Il est comme nous, disent les autorités bâloises. Qui parlent d’une même dynamique industrielle et culturelle.
Compte tenu de ce potentiel et d’un contexte de globalisation favorable à ce genre d’initiatives inter-régionales, chacun devrait donc tirer grand bénéfice d’un tel rapprochement.
Avant son départ pour Boston, Carlo Ponti ne ne cachait pas les espoirs qu’il fonde dans cette collaboration accrue.
Elle devrait encore mieux faire connaître sa ville en terre américaine. Elle devrait aussi ouvrir plus largement les portes bâloises au développement.
Notamment celui des biotechnologies où la grande industrie locale tient à sa position de leader.
En mai, Novartis avait annoncé l’ouverture d’un centre de recherches biomédicales au Massachusetts, à Cambridge plus précisément.
La recherche mondiale, dit-on au siège bâlois de la multinationale, bénéficiera de la proximité immédiate de scientifiques, d’institutions académiques et d’un réseau hospitalier de tout premier plan.
Une plate-forme ouverte
Pour cela, les autorités bâloises pourront déjà s’appuyer sur une association fondée en novembre 2000, «Friends of Massachusetts, Basel/Switzerland», qui se donne pour objectif de soutenir les diverses activités de ce partenariat dans la région bâloise.
Ses premiers projets portent entre autres sur la présentation des capacités économiques et scientifiques de la région, des échanges d’étudiants, la création d’une maîtrise internationale en commerce électronique, ou encore des collaborations artistiques ou autres événements culturels communs.
Cette initiative peut surprendre, explique Ralph Lewin, le patron de l’économie au sein du gouvernement bâlois. Car , jusqu’à présent, Bâle s’était toujours montrée très réservée vis-à-vis des collaborations inter-villes et autres jumelages.
On comprend mieux aussi pourquoi les Bâlois ne veulent pas en faire une chasse gardée. C’est une plate-forme ouverte, disent-ils, un lieu où nouer des contacts. Place sera faite à d’autres collaborations et d’autres projets.
C’est aussi cela, la mentalité et la richesse de cette ville plantée à l’intersection de trois pays et d’autant de cultures: Suisse, France et Allemagne.
swissinfo/Bernard Weissbrodt
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