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Ben Roethlisberger, star adulée du football US

Ben Roethlisberger, un nom aux consonances bernoises devenu célèbre Outre-Atlantique. Keystone

Avec son équipe des Steelers de Pittsburgh, Ben Roethlisberger est double champion en titre de football américain. L'Américain d'origine suisse est devenu une superstar aux Etats-Unis. Mais si le foot américain est très exigeant, la célébrité l'est aussi. Interview.

Ben Roethlisberger évoque avec swissinfo.ch ses origines suisses, son statut de superstar et les problèmes qui accompagnent cette immense notoriété.

swissinfo.ch: A quand remontent vos origines suisses?

Ben Roethlisberger: C’est mon arrière-arrière-arrière grand-père, du côté de mon père, qui a immigré aux Etats-Unis, en provenance de l’Emmental.

swissinfo.ch: Pourquoi a-t-il émigré?

B.R.: Il travaillait comme domestique en Suisse. Il a fini par rassembler assez d’argent pour partir en Amérique. Ceci dit, je ne suis pas vraiment sûr de savoir pourquoi il a décidé d’émigrer.

swissinfo.ch: En 2006, vous vous êtes rendu en Suisse pour la première fois. Que retenez-vous de ce voyage?

B.S.: La beauté de la Suisse. Le plaisir et la joie qu’on a eu à faire ce voyage, ma famille et moi. Les gens que j’ai trouvés très sympas.

swissinfo.ch: Comment va le chien bernois que vous avez ramené de Suisse?

B.R.: Il s’appelle Hercule et a presque cinq ans. Il a beaucoup de succès ici, au club et à Pittsburgh, parce qu’il est très mignon. Je l’adore. En fait, j’espère pouvoir en acheter un autre si je retourne en Suisse.

swissinfo.ch: Votre patrimoine suisse est-il important pour vous?

B.R.: Ce n’était pas vraiment important pour moi avant mon voyage. Mais le fait d’être allé en Suisse, d’avoir appris des choses sur mon passé et ma famille, de voir le pays, tout cela fait que j’ai maintenant envie d’y retourner pour une seconde visite.

swissinfo.ch: Depuis votre voyage en Suisse, il s’est passé beaucoup de choses pour vous. Un second titre de champion, notamment. Comment avez-vous réalisé tout cela?

B.R.: Ca demande beaucoup de travail et un engagement total. Il faut savoir se pousser à l’extrême, même quand on pense qu’on ne peut plus le faire. Et puis, il y a l’amour du sport qui nous fait avancer.

swissinfo.ch: Quel est le rôle du quarterback en football américain, un sport peu connu en Suisse et ailleurs en Europe? Est-il le pilier de l’équipe?

B.R.: Absolument. Tout passe par le quarterback. C’est le joueur principal, le gars qui touche la balle à chaque passe. C’est très différent du football joué en Europe, ce qu’on appelle ici le «soccer». Dans le football américain, il y a un joueur qui contrôle tout, c’est le quarterback. Et en tant que quart-arrière, je décide du jeu, je suis donc l’entraîneur et le stratège sur le terrain.

swissinfo.ch: Ce sport et cette position de jeu ne sont-ils pas très exigeants physiquement?

B.R.: Le quarterback est le gars que tout le monde dans l’équipe d’en face essaie de dégommer. Il prend donc des coups chaque semaine. Son corps lui fait mal de partout. Pour compenser et récupérer, il faut beaucoup de massages, des bains chauds et avoir un bon lit ! (rires)

swissinfo.ch: Une étude scientifique vient de montrer un lien entre la violence du football américain et l’apparition de démence précoce de type Alzheimer chez les joueurs. Ce risque a conduit le Congrès à tenir des audiences cette semaine sur le sujet. Cela vous préoccupe-t-il?

B.R.: Ca ne me préocuppe pas vraiment. On ne peut pas faire ce genre de sport et penser à d’éventuelles blessures. C’est quelque chose qu’on connaît, on sait que ça peut arriver. Tout comme on peut être blessé pendant un match ou avoir besoin d’une opération des genoux ou des épaules quand on prend sa retraite. Mais on n’y pense pas quand on joue.

swissinfo.ch: Pratiquez-vous d’autres sports?

B.R.: J’ai toujours joué au basket et au baseball pendant mon enfance et mon adolescence, mais en ce moment, quand j’ai du temps libre, je prends vraiment du plaisir à faire du golf.

swissinfo.ch: Parce que c’est relaxant?

B.R.: Oui, ça me détend et ça m’amuse. Je peux jouer au golf avec mes amis et ma famille. Ça me permet de m’échapper un peu de tout le reste.

swissinfo.ch: A 27 ans et en tant que sportif de haut niveau dont la carrière n’est pas extensible au-delà d’un certain âge, pensez-vous déjà à la retraite?

B.R.: Non, il ne faut pas penser à la retraite avant d’être à un point où on ne peut plus jouer. Je me sens en forme. Je me sens en bonne santé. J’en suis à la sixième année de ma carrière professionnelle et j’espère que je pourrai rester à ce niveau aussi longtemps que possible.

swissinfo.ch: Comment votre vie a-t-elle changé depuis votre voyage en Suisse et ces titres gagnés depuis 2006? Est-ce plus difficile pour vous, notamment avec votre nouvelle célébrité?

B.R.: Oh oui! Partout où je vais aux Etats-Unis, les gens me reconnaissent et me remarquent. Ils veulent avoir des autographes et prendre des photos. C’est très difficile.

swissinfo.ch: Est-ce un effort pour vous de vous rendre disponible ainsi?

B.R.: Oui. Il faut comprendre que, souvent, les gens gardent de vous la première impression d’une rencontre éphémère. Cela peut parfois être difficile, en particulier si tel ou tel fan vous rencontre un jour où tout va de travers pour vous. Si quelqu’un de normal a un jour «sans», ce n’est pas vraiment un problème parce que personne ne s’en soucie vraiment. Mais si j’ai un jour «sans» et que quelqu’un me demande une photo pendant que je dîne à un restaurant, et si je n’accède pas à sa requête, je passe pour un pauvre type.

swissinfo.ch: Vous avez aussi affaire à la justice en ce moment. Une femme vous accuse de viol, accusation que vous rejetez. Je sais que vous ne pouvez pas parler de cette affaire, mais ce genre d’accusations est désormais associé à la célébrité des sportifs. Comment gérez-vous ces problèmes?

B.R.: C’est dur parce que c’est éprouvant pour moi en tant que personne. Mais il faut être capable de mettre ce genre de choses de côté et se concentrer sur ce qui est important maintenant, c’est-à-dire le football.

swissinfo.ch: Qu’est-ce qui est important pour vous en dehors de votre sport?

B.R.: La famille, la religion, mes chiens, qui font partie de ma famille, mes amis aussi. Ce sont les choses les plus importantes dans ma vie.

Marie-Christine Bonzom, Pittsburgh, swissinfo.ch

Suisse. Né le 2 mars 1982 à Lima, dans l’Etat d’Ohio, Il est originaire de la région bernoise de l’Emmental par son père. Il a visité la Suisse pour la première fois en 2006. Son surnom est Big Ben. Il mesure 1m96 et pèse 109 kilos.

Quarterback. En tant que «quart-arrière», il est le stratège et le capitaine des Steelers, l’équipe de football américain de Pittsburgh.

Carrière fulgurante. Joueur professionnel depuis 2003, recruté par les Steelers en 2004.En 2005, Roethlisberger est devenu le plus jeune quaterback à avoir gagné un Super Bowl, le championnat de la NFL, la ligue nationale de football américain.

Super Bowl. Depuis qu’ils sont emmenés par Big Ben, les Steelers ont remporté deux Super Bowl, en 2006 et 2009. Depuis leur formation en 1933, les Steelers ont gagné plus de Super Bowl que n’importe quelle autre équipe (6 titres de champion au total).

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