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Berne débourse 126 millions pour la recherche

Cet appareil de l'EPFL à Lausanne permet d'étudier l'activité biomoléculaire. Schweizer Nationalfonds

La Confédération financera dix projets de recherche scientifique entre 2001 et 2003. Des projets nationaux qui concernent la recherche fondamentale et appliquée. Mais pas les sciences humaines.

«Cette journée est à marquer d’une pierre blanche», explique Ruth Dreifuss, cheffe du Département fédéral de l’intérieur, dont dépend le Groupement de la science et de la recherche.

La ministre de l’Intérieur a en effet donné son feu vert, lundi à Berne, au lancement d’une première série de pôles de recherche nationaux. Sur la totalité des projets retenus, la moitié concerne les sciences de la vie. Les autres, eux, tournent autour des sciences de la communication, de l’environnement et du développement durable.

«Cet outil d’encouragement doit permettre de rassembler les Hautes Ecoles dans le domaine des recherches qui ont une portée nationale, voire internationale», explique le secrétaire d’Etat Charles Kleiber, directeur du Groupement de la science et de la recherche.

Les chercheurs pourront s’engager sur de longues périodes – entre huit et douze ans. Ce qui devrait leur permettre d’aboutir à des résultats concrets et en toute sérénité.

Pour respecter son engagement financier, la Confédération aura dû faire des choix draconiens. Le Fonds National Suisse de la recherche scientifique (FNS) avait proposé dix-huit projets. Quatre d’entre eux sont encore en attente d’un crédit supplémentaire que pourrait allouer le parlement. Et quatre autres ont été purement rejetés.

Mais, précise Charles Kleiber, «un grand travail d’étude sur le juste coût a été conduit au préalable. Des économies ont été négociées avec les chercheurs, et les universités de Suisse participeront à ces projets pour une somme de trente millions».

La conseillère fédérale Ruth Dreifuss estime que «ces pôles permettront aux chercheurs de prendre réellement des risques et de ne pas perdre de temps à chercher de l’argent». Et d’ajouter: «Un bon chercheur, qui a du temps et de l’argent, arrive en général à des résultats».

En revanche, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Ruth Dreifuss se défend d’investir là où cela rapporte. La subvention de recherches à long terme et à haut risque en est une preuve flagrante.


Reste que les projets relatifs aux sciences humaines et sociales sont absents de la liste des pôles de recherche nationaux. Charles Kleiber ne le cache pas. Mais il l’explique: «En Suisse, ces disciplines sont morcelées, le nombre d’étudiants est insuffisant et le regroupement de chercheurs difficile à réaliser. Ce qui empêche des recherches qualitatives. Du moins pour l’instant».

«Il n’y a donc pas, en l’occurrence, de volonté politique de la Confédération, ajoute Ruth Dreifuss, pour qui les sciences humaines sont primordiales».


Jean-Louis Thomas

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