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Bilan mitigé pour la première visite à l’OTAN de Carla Del Ponte

Le TPI demande davantage d'efforts à l'OTAN pour arrêter les criminels de guerre présumés en ex-Yougoslavie. Le procureur Carla Del Ponte a obtenu à Bruxelles le soutien des responsables de l’Alliance atlantique. Mais la magistrate suisse voulait plus.

Le Tribunal pénal international demande davantage d’efforts à l’OTAN pour arrêter les criminels de guerre présumés en ex-Yougoslavie. Carla Del Ponte (à droite), procureur en chef du TPI, a obtenu, mercredi, à Bruxelles, le soutien des responsables de l’Alliance atlantique. Mais la magistrate suisse voulait plus.

Carla Del Ponte se félicite du soutien apporté par l’OTAN au TPI. De fait, sur les 33 criminels de guerre présumés arrêtés et transférés à La Haye, siège du tribunal de l’ONU, 17 l’ont été grâce aux alliés. Mais la Suissesse n’en démord pas: elle estime que l’OTAN doit s’engager plus activement pour traquer les inculpés.

Carla Del Ponte l’a dit au secrétaire général de l’OTAN (à gauche) et aux ambassadeurs des 19 pays membres de l’Alliance: il est inadmissible que Radovan Karadzic, l’ancien chef de guerre serbe, se promène encore toute impunité. La Suissesse espère conclure d’ici à 2004 les enquêtes sur les responsables d’atrocités qui courent toujours. Un objectif ambitieux. “Carla Del Ponte, reconnaît un diplomate, a fait forte impression”.

Les responsables alliés l’ont assurée de leur soutien. “Un jour ou l’autre, ces criminels seront jugés”, a promis Lord Robertson, le patron de l’OTAN. Pas question, pour autant, de lancer une chasse à l’homme pour traquer les auteurs de crimes de guerre. “Cela finirait en bain de sang”, fait valoir un diplomate.

C’est donc avec une certaine amertume que Carla Del Ponte a achevé sa première visite à l’OTAN. Elle aurait souhaité que les alliés créent une unité spéciale pour assister les enquêteurs du Tribunal au Kosovo. Mais la Suissesse a essuyé un refus: les militaires ne sont pas prêts à mettre en danger la vie de leurs hommes sur le terrain pour arrêter un criminel de guerre.

Olivier Thomas

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