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Blanchiment : la justice zurichoise doit reprendre le dossier Oberholzer

Pour le Tribunal fédéral, la justice zurichoise n'aurait pas du acquitter Josef Oberholzer. Keystone Archive

La plus grande affaire de blanchiment qu´ait connu la Suisse repassera en justice. Le Tribunal fédéral a levé l´acquittement prononcé à Zurich en faveur d´un ancien vice-directeur de l´UBS, accusé d´avoir touché un million de dollars de «cadeaux privés».

Le 14 juin 99, la Cour suprême du Canton de Zurich avait libéré Josef Oberholzer – aujourd’hui âgé de 66 ans – de l’accusation de blanchiment d’argent, le délai de prescription étant dépassé. La justice reprochait à l’ancien vice-directeur de l’UBS d’avoir blanchi, durant les années 70, l’argent de la trafiquante de drogue colombienne Arana de Nasser

Josef Oberholzer avait ouvert en 1978 deux comptes en banque pour le couple Nasser. Près de 50 millions de dollars, issus selon l’accusation du trafic de la drogue, y avaient été versés en trois ans. Grâce à des placements habiles, la somme avait fructifié, jusqu’à atteindre 150 millions de dollars en 1990.

Selon l’accusation, c’est en 1993 seulement que les blanchiments ont eu lieu, lorsque Oberholzer a transféré quelque sept millions sur d’autres comptes. En outre, l’ancien banquier aurait reçu du couple Nasser des «cadeaux privés» pour plus d’un million de dollars entre 1981 et 1992 et aurait soustrait ces sommes au fisc, en les plaçant sur un compte au nom de sa femme.

Statuant sur plainte du Ministère public zurichois, le Tribunal fédéral a donc levé la décision de la Cour suprême cantonale. Dans leur arrêt rendu public samedi, les juges de Mon-Repos considèrent qu’il n’y a pas prescription sur l’accusation de trafic de drogue, ni en Suisse, ni aux Etats-Unis, pays où ces trafics sont eu lieu.

On ignore cependant encore si Josef Oberholzer sera effectivement condamné pour blanchiment d’argent. Il revient d’abord à la Cour suprême zurichoise de dire si l’ancien vice-directeur de l’UBS a agi par négligence. Pour le Tribunal fédéral en revanche, il est établi que les «cadeaux privés» proviennent du trafic de drogue. A ce titre, le million de dollars devrait revenir au Canton de Zurich, en tant que fortune illégale.

swissinfo avec les agences

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