Calme à Davos et grand chaos à Berne
Empêchée de rallier Davos, une partie des manifestants anti-WEF s'est rabattue sur Landquart puis sur Berne. La capitale suisse a été le théâtre d'importantes violences.
Finalement, dans la station grisonne, seules quelques centaines de personnes ont défilé paisiblement.
La grande manifestation contre le Forum économique de Davos (WEF) ne s’est décidément pas déroulée comme prévue. Quelque 5000 personnes étaient attendues dans la station grisonne pour protester contre la guerre en Irak et la globalisation.
Mais la confusion au poste de contrôle de Fideris, à 30 km de Davos, n’a permis qu’à quelques centaines de manifestants de rallier leur point de rendez-vous.
Les autres, menés par l’Alliance d’Olten et le SIB, n’ont pas voulu se plier aux contrôles de sécurité. Ils ont bloqué les voies et les routes avant de redescendre sur Landquart, à une quarantaine de kilomètres de Davos.
Ce faisant, ils ont aussi empêché d’autres manifestants – prêts, eux, à être contrôlés – de se rendre à Davos.
Vers 17h00, les anti-mondialistes, pour la plupart frustrés et déçus de n’avoir pas pu se rendre dans la capitale grisonne, ont décidé de rallier Berne en passant par Zurich.
Plus de 1000 personnes à Berne
Dès 21h00, ils étaient entre 1200 et 1300 à poursuivre la manifestation dans la capitale. Alertée depuis plusieurs heures, la police bernoise avait eu le temps de prendre des dispositions.
Pour autant, les manifestants ont brisé des vitres près de la gare et provoqué des d’importants dégâts. Les forces de l’ordre ont alors utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour pouvoir disperser la foule. Des dizaines d’arrestations ont également été effectuées.
La police municipale bernoise n’as pas encore décidé si elle allait déposer une plainte pénale contre les vandales qui ont semé le chaos samedi soir.
Elle estime entre 100 000 et 200 000 francs le montant des dégâts causés en ville de Berne.
Violences à Landquart
Auparavant, la situation avait également été particulièrement tendue à Landquart où le quartier de la gare qui avait été bouclé à titre préventif.
De violents heurts avaient éclaté en milieu d’après-midi entre une centaine d’antimondialistes cagoulés, probablement membres du groupe autonomiste du «Bloc noir» de Zurich, et des policiers.
Les forces de l’ordre – épaulées par une soixantaine de policiers allemands – avaient alors fait usage là aussi de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en caoutchouc.
Calme à Davos
Revue à la baisse, la manifestation anti-WEF prévue à Davos a tout de même eu lieu. Elle avait débuté à 16h00 avec trois heures de retard.
Marchant à reculons, les personnes présentes aveient déployé des banderoles et scandé des slogans anti-américains devant le Centre des congrès. Ils avaient aussi brûlé un drapeau américain.
Zurich en 2001
Ce n’est pas la première fois que des manifestations prévues en marge du Forum économique de Davos dégénèrent. En 2001, un rassemblement d’une grande violence avait eu lieu à Zurich.
N’ayant pas trouvé d’accès à la ville de Davos, les manifestants s’étaient retrouvés à Zurich pour une nuit d’affrontement avec la police.
Cette pagaille mémorable avait provoqué d’importants dégâts, notamment dans le quartier de la gare.
Les Zurichois avaient eu l’amer sentiment d’avoir payé les frais du bouclage de la station grisonne.
swissinfo avec les agences
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