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Carla Del Ponte attend toujours des gestes concrets de Belgrade

Carla Del Ponte réclame une coopération pleine et entière de la Yougoslavie. Keystone

Les nouvelles autorités de Belgrade viennent d´entrouvrir leur porte au Tribunal pénal international (TPI). Pour l´instant, aucune invitation officielle n´est parvenue à la Suissesse Carla Del Ponte. La procureure du TPI attend toujours un geste concret.

Carla Del Ponte est prête à se rendre à Belgrade, dès qu’elle y sera invitée. Mais pour l’instant, hormis des déclarations, rien de très concret n’est venu du président Vojislav Kostunica. Telle est la réaction laconique émise dans l’entourage de la procureure du Tribunal pour l’ex-Yougoslavie à divers propos tenus, notamment par un diplomate yougoslave.

Selon ce dernier, le président yougoslave aurait accepté que le TPI ouvre un bureau à Belgrade. Mais à La Haye, c’est l’expectative. D’autant que Carla Del Ponte n’a pas ménagé ses efforts pour pouvoir mettre le pied en Yougoslavie et commencer ses investigations.

Ainsi, à la mi-octobre, la Suissesse a envoyé un fax au bureau du nouveau président de la République Fédérale. La lettre, une demande de rencontre, a aussi suivi un autre chemin, celui de l’ambassade des Pays-Bas à Belgrade. Pour l’instant, aucune réponse n’est parvenue au TPI.

Carla Del Ponte réclame une coopération pleine et entière de la Yougoslavie. On sait que nombre d’inculpés du Tribunal ont trouvé refuge sur ce territoire qui faisait fonction de sanctuaire sous Slobodan Milosevic. Mais le bureau des enquêtes veut également rouvrir son antenne à Belgrade.

La petite structure avait été ouverte quelques mois en 1999, puis fermée à la veille des bombardements de l’OTAN au Kosovo. Pour ce faire, la procureure a besoin de trois choses: un contact direct avec les dirigeants yougoslaves, une autorisation officielle et des visas en bonne et due forme.

Par ailleurs, Carla Del Ponte n’est pas opposée à la création d’une «Commission de la vérité», calquée sur la structure mise en place en Afrique du Sud pour reconnaître les crimes de l’apartheid. Mais cette commission, évoquée par le président Kostunica, ne doit pas être un moyen pour les accusés d’échapper au Tribunal.

A La Haye, on rappelle que le Tribunal est une institution créée par l’ONU. Il a la primauté sur les juridictions nationales et tous les membres de l’ONU ont l’obligation de coopérer. Ceci d’autant plus que la République Fédérale de Yougoslavie vient, officiellement, de retrouver son siège à l’assemblée générale de l’ONU.

Alain Franco, La Haye

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