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Cette Suisse-là peut se qualifier

Le gardien suisse Pascal Zuberbühler a sauvé son équipe à plusieurs reprises. Keystone

A Berne, les hommes de Köbi Kuhn ont partagé l'enjeu (1-1) avec l'équipe de France. Un salaire minimal pour la Suisse.

Tout se jouera ce mercredi en Irlande, où la Suisse s’en ira batailler. Avec un moral gonflé à bloc.

«Nous savons ce qu’il nous reste à faire. Nous partons à Dublin pour gagner et nous qualifier pour la Coupe du monde. Nous avons montré que nous en avions les moyens.» A peine le nul consommé entre la Suisse et la France (1-1), le défenseur Ludovic Magnin, buteur providentiel et sauveur de la nation helvétique se projetait déjà sur l’ultime échéance et le choc en Irlande.

La Suisse tient entre ses mains d’excellentes cartes pour décrocher l’une des deux premières places de son groupe.

«Nous avons enlevé deux points à nos adversaires!» Le constat est signé Raymond Domenech, énigmatique et impopulaire sélectionneur français. Qui confirme bien ce que fut le scénario du duel du Stade de Suisse: emmenée par un Zinédine Zidane peu convaincant et visiblement mal remis de sa blessure, la France a piétiné, étant dominée une bonne partie de la soirée par des Suisses qui n’ont jamais eu froid aux yeux.

Frustrant

Pour les hommes de Köbi Kuhn, ce nul représente le salaire minimal. «C’est vraiment frustrant, lâche Alexander Frei. Nous avons confirmé qu’il n’y a plus de petits Suisses. Face à ces Français, nous étions supérieurs, nous devions nous imposer.»

Même si à la 52e minute, une incroyable mésentente entre Pascal Zuberbühler et Patrick Müller a offert sur un plateau à Djibril Cissé l’ouverture du score. A ce moment-là, les Bleus tenaient définitivement leur billet pour le Mondial 2006.

Mais la Suisse ne pouvait pas perdre le premier match de son histoire dans cette somptueuse enceinte bernoise rénovée. A la 79e minute, un coup-franc de Ludovic Magnin, involontairement dévié de la tête par Lilian Thuram, remettait les pendules à l’heure. L’essentiel était préservé.

Peur

Il faudra donc patienter avant de goûter à nouveau aux joies d’un succès contre les Tricolores. La dernière référence remonte à 1992. Mais la Suisse a fait du chemin.

En août 2003, elle s’inclinait sans coup férir 0-2 à Genève, en match amical. En juillet 2004, à l’Euro portugais, les Bleus, tout sauf fringants, prenaient le dessus 3-1 sur les Helvètes. Mais en mars 2005, la Suisse amorçait son réveil, tenant tête (0-0) à Paris avec brio aux hommes de Domenech. Avant de frôler le succès lors du rendez-vous bernois de samedi soir.

«Les Français ont eu peur de nous, constatait Köbi Kuhn. Ils ne se sont présentés qu’avec un seul attaquant. Si une équipe méritait de s’imposer, c’était bien nous!»

Zubi au rendez-vous


Au cœur de la controverse depuis ses mésaventures contre Israël et Chypre, Pascal Zuberbühler a cette fois-ci répondu présent. Sa responsabilité est certes engagée sur le but français, mais le portier bâlois a évité la capitulation devant Cissé (72e) et Zidane (90e), touchant des doigts un ballon qui prenait la direction des filets.

A mi-terrain, le capitaine Johann Vogel, surtout, mais aussi Tranquillo Barnetta ont montré l’exemple. Eclipsant même Zidane, Vieira et Makelele. Tout un symbole…

swissinfo/Jonathan Hirsch

Classement du groupe 4:
1. Israël 18 pts
2. Suisse 17 pts
3. France 17 pts
4. Eire 16 pts
5. Chypre 4 pts
6. Iles Féroé 1 pt

Restent à jouer mercredi:
Eire – Suisse, à Dublin
France – Chypre, à Paris

Le vainqueur du groupe est qualifié pour la phase finale en Allemagne. Le deuxième jouera un barrage aller-retour au mois de novembre contre le deuxième d’un autre groupe, le vainqueur rejoignant la phase finale.

– Les 24 pays (sur 32) déjà qualifiés pour la phase finale de la Coupe du monde:

– Europe (14 places): Allemagne (pays organisateur), Ukraine, Pays-Bas, Pologne, Angleterre, Croatie, Italie, Portugal.

– Amérique du Sud (4 ou 5 places): Argentine, Brésil, Equateur, Paraguay.

– Asie (4 ou 5 places): Japon, Iran, Corée du Sud, Arabie Saoudite.

– Océanie (0 ou 1 place): néant

– Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes (3 ou 4 places): Etats-Unis, Mexique, Costa Rica.

– Afrique (5 places): Angola, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Tunisie.

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