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bougies réchauffantes dans un champ d abricotiers

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, lectrices et lecteurs du monde,

L’onde de choc internationale consécutive au massacre dans la ville ukrainienne de Boutcha a atteint la Suisse. Les autorités réclament une enquête indépendante sur ce que de nombreuses voix qualifient déjà de crime de guerre.

Ailleurs dans l’actualité, il est question du décès d’une farouche défenseuse du suicide assisté, d’un épisode de gel tardif qui menace les cultures et de la richesse que représentent les arbres.

Très bonne lecture,

Boutcha
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La Suisse demande une enquête internationale sur les atrocités commises dans la ville ukrainienne de Boutcha, où les corps d’au moins 300 personnes civiles ont été retrouvés ce week-end après le retrait des troupes russes.


Les événements rapportés à Boutcha «font craindre de graves violations du droit international humanitaire», a réagi dimanche le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE). «[Ils] nécessitent d’urgence une enquête internationale indépendante», a poursuivi le DFAE, ajoutant qu’il «soutient les investigations […] menées par la Cour pénale internationale et d’autres institutions».

Pour l’ancienne procureure en chef du Tribunal pénal international pour la Yougoslavie, la Suissesse Carla Del Ponte, il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine «est un criminel de guerre». La Tessinoise l’a déclaré ce week-end au TempsLien externe, et a réclamé un mandat d’arrêt contre le président russe.

Plusieurs personnalités politiques ont également fait part de leur indignation. Parlant de «barbarie», le vice-président du Parti libéral-radical (PLR, droite) Philippe Nantermod a appelé à «soutenir toutes les sanctions» et à «punir les criminels». D’autres parlementaires souhaitent que la Suisse aille plus loin, notamment en cessant d’importer du gaz et du pétrole russes.

fiole de pentobarbital
Keystone

Elle avait interpellé l’opinion il y a quatre ans, en médiatisant son souhait de recourir au suicide assisté en Suisse alors qu’elle ne souffrait d’aucune maladie grave. La Française Jacqueline Jencquel s’est finalement donné la mort seule chez elle à l’âge de 78 ans, a-t-on appris ce week-end.


Jacqueline Jencquel militait pour la légalisation du suicide assisté en France depuis plusieurs années. Elle s’est longtemps engagée à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) avant de publier son livre Terminer en beauté. Elle alimentait aussi un blog hébergé par Le Temps, intitulé «La vieillesse est une maladie incurable».

La Française y a publié un dernier billet en guise d’adieu le 29 mars. «Devoir se cacher pour mourir, voilà ce à quoi nous sommes réduits si nous refusons de vieillir au-delà du seuil qui nous paraît acceptable. Et si nous sommes malades, il faut s‘exiler si nous ne voulons pas finir dans une chambre d‘hôpital, perfusés et ventilés», y lit-on notamment.

«J’espère que la loi va changer et que d’autres, après moi, auront la possibilité de partir, entourés de leurs proches, lorsqu’ils l’auront décidé et qu’ils auront atteint l’hiver de leurs vies», a-t-elle encore écrit. L’information de son décès a été confirmée par son fils au journal français LibérationLien externe.

  • Jacqueline Jencquel, la mort planifiée – l’article du TempsLien externe
  • Le dernier billetLien externe du blog de Jacqueline Jencquel
  • «L’Etat ne peut contraindre quelqu’un à vivre contre sa volonté» – l’article que ma collègue Katy Romy avait consacré à la question en 2018
  • Pourquoi l’assistance au suicide est considérée comme «normale» en Suisse – notre Point fort
bougies réchauffantes dans un champ d abricotiers
© Keystone/ Valentin Flauraud

Les arboriculteurs et arboricultrices suisses sont en alerte. Un brutal recul des températures a frappé les arbres fruitiers ce week-end. Il a déjà provoqué des dégâts aux fameux abricotiers du canton du Valais, dont les premiers bourgeons commençaient à sortir.


Les professionnel-les du secteur ont à peine fermé l’œil ces dernières nuits, afin de protéger leurs cultures de ce gel tardif. Malgré le recours à des bougies chauffantes, un arboriculteur de Nendaz a déclaré au Temps avoir subi des dégâts sur certaines parcelles, même s’il est encore trop tôt pour les chiffrer.

Un phénomène similaire avait déjà provoqué d’énormes pertes au printemps dernier. Si les périodes de gel sont fréquentes en avril, les spécialistes estiment que les changements de température sont beaucoup plus brutaux qu’avant, ce qui est une conséquence du dérèglement climatique.

Et la prudence reste de mise. Les gelées tardives peuvent encore arriver jusqu’à la mi-mai, aux dates des fameux saints de glace.

cerisier en fleurs
© Keystone / Salvatore Di Nolfi

Les arbres en ville sont-ils un privilège de riches? C’est la question plutôt insolite que s’est posé la RTS. La chaîne a analysé la corrélation entre la densité d’arbres et la richesse des quartiers, à Bâle et Genève, deux villes disposant des statistiques nécessaires pour faire cette étude.


Il en ressort que plus un quartier est riche, plus sa population dispose d’arbres sous lesquels s’abriter. Cela s’explique notamment par le fait que les personnes aisées peuvent se permettre de choisir leur lieu de vie, et que la nature est un facteur qui ajoute à l’attrait d’un quartier.

La présence d’arbres en ville pourrait paraître anecdotique mais elle ne l’est pas, surtout à mesure que le climat se réchauffe. Les arbres réduisent la pollution de l’air en capturant le CO2 et font baisser la température. Ils atténuent le bruit routier, contribuent à la stabilité des sols en cas d’intempéries et favorisent la biodiversité.

Verdir les villes améliore la santé de leurs habitantes, estime même un médecin. Dans les quartiers moins aisés, c’est un peu la «double peine», remarque un géographe cité dans l’article. La végétalisation devient donc un enjeu politique, explique la RTS, qui relève que de plus en plus de villes veulent augmenter le nombre de leurs arbres.

  • L’article de la RTSLien externe
  • Captage et élimination du CO2 – est-ce la solution? – l’article du jour de mon collègue Luigi Jorio sur les techniques d’élimination du CO2, dans lesquelles la Suisse est pionnière
  • «La nature doit être notre alliée dans l’adaptation au climat» – entretien avec deux auteur-es suisses du dernier rapport du GIEC

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