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Tiana Angelina Moser

Aujourd’hui en Suisse

Chères et chers Suisses d’ici et du monde,

Tout est dit en ce qui concerne les élections fédérales 2023. Après les ultimes seconds tours aux États dans quatre cantons alémaniques et au Tessin, la Suisse connaît les noms des 246 élus et élues qui formeront son Parlement pour les quatre prochaines années. Et mis à part la progression de l’UDC, les tendances manifestées à la Chambre basse se confirment à la Chambre haute, comme l’analyse le politologue de gfs.bern Lukas Golder.

Je vous parle également du scandale d’abus sexuels à l’Abbaye de St-Maurice révélé par la RTS, de promotion de la démocratie dans le monde et d’un curieux groupe de complotistes allemands, qui prend discrètement pied en Suisse.

Bonne lecture,

Conseil des Etats
Keystone / Lena

Élections fédérales 2023 suite et fin. Les cinq derniers cantons ont élu ce week-end leurs représentants et représentantes au Conseil des États. Le Centre gagne un siège et renforce sa première place. Les Verts perdent deux mandats, alors que le PS en gagne 2, et le groupe UDC recule de deux sièges. L’analyse du politologue Lukas Golder, de l’Institut gfs.bern.


«Au final, le grand gagnant de ces législatives fédérales est Le Centre, qui a progressé dans les deux Chambres du Parlement», analyse le politologue. «Le parti est désormais en position de jouer le modérateur entre les deux Chambres. Il devra toutefois prouver qu’il est effectivement capable de trouver des majorités. Il l’a promis pendant la campagne, en se positionnant contre la polarisation et en prônant la recherche de solutions».

Quant à l’UDC, Lukas Golder relève qu’elle «n’arrive pas à trouver la recette pour remporter des élections majoritaires en Suisse alémanique». Il l’explique entre autres par le fait que la droite conservatrice «ne parvient pas à collaborer avec les partis du centre droit». Il relève aussi que l’UDC «reste avant tout un grand parti dans les régions rurales. Or, nous avons de plus en plus un style de vie urbanisé, digitalisé, globalisé, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les plus petites».

Saint Maurice
© Keystone / Olivier Maire

Conséquence immédiate de l’enquête de l’émission Mise au Point de la RTS, le père-abbé par intérim de l’Abbaye de Saint-Maurice a été suspendu lundi de ses fonctions de professeur. Alors que neuf prêtres de l’Abbaye se seraient livrés à des abus sexuels entre 1995 et 2005, la direction du Collège, qui appartient à l’Abbaye de Saint-Maurice a assuré lundi avoir pris des dispositions envers le père-abbé Roland Jaquenoud.


Le chanoine Jaquenoud aurait en 2003 profité de la faiblesse d’un novice, en qualité de supérieur direct, pour obtenir de lui un rapport sexuel non consenti. Les novices sont des jeunes hommes, souvent à peine majeurs, qui souhaitent devenir chanoine. L’affaire aurait été connue au sein de l’Abbaye de Saint-Maurice et aurait même été transmise au Vatican puisque l’institution valaisanne est directement rattachée à Rome.

Roland Jaquenoud aurait ainsi été éloigné pendant plusieurs années du Valais pour prêcher au Kazakhstan. Mais il est revenu à l’Abbaye de Saint-Maurice en 2015 pour prendre la fonction de prieur et numéro deux de l’Abbaye. En 2023, il a été choisi pour remplacer l’abbé Scarcella qui s’était retiré à cause d’une enquête pour abus sexuels.

Démocratie
Keystone / Frank Rumpenhorst

Simon Geissbühler, chef de la Division de la paix et des droits de l’homme du Département fédéral des Affaires étrangères, publie un livre sur la promotion de la démocratie dans le monde. En interview avec swissinfo.ch, il raconte les réussites et la résilience des démocraties dans un monde de plus en plus tenté par l’autocratie.


En Ukraine, par exemple, la guerre n’a pas tué la liberté d’expression, la participation, ni la société civile. Et ceci est d’autant plus remarquable qu’en temps de guerre, la tendance est évidemment au repli sur soi, à la centralisation et à l’autoritarisme. Plus généralement, Simon Geissbühler considère les progrès de la démocratie dans l’ancien bloc de l’Est comme un succès.

En Russie, en revanche, l’auteur admet que les promoteurs de la démocratie «ne peuvent pas faire grand-chose, car l’espace est très fermé». Pour la Suisse, «qui n’a pas l’habitude de passer en mode contre-attaque», il s’agit plutôt de soutenir les démocraties qui subissent des pressions. Et ici, le soutien économique et l’aide au développement sont importants, «car pour être crédibles, ces pays doivent obtenir des résultats pour leurs populations».

Reich
Keystone / Jan Woitas

Ils rejettent l’État, veulent renverser le système financier mondial et prônent la supériorité de la race germanique. Les complotistes du «Königreich Deutschland» recrutent désormais aussi en Suisse. Mais ce ne pourrait bien être qu’une vaste escroquerie. La radio-télévision alémanique SRF a mené l’enquête.


Début novembre, une cinquantaine de personnes sont discrètement réunies dans une belle villa au centre de Bâle. Toutes et tous ont répondu à l’appel du «Royaume d’Allemagne», qui veut les rallier à sa cause et leur vendre des «nouveaux Marks», monnaie illégale qui doit leur permettre d’échapper au système financier en achetant sur la boutique en ligne de ce pseudo-État.

En Suisse, le nombre de militants qui s’opposent à l’État de droit et à la démocratie a explosé depuis la pandémie de coronavirus. Les connaisseurs du milieu estiment leur nombre à 10’000. Ces mouvements rejettent les lois, ne paient pas d’impôts et refusent de payer des amendes. En Allemagne, les «Reichsbürger» sont dans le radar des services de renseignement, tandis que leurs membres suisses sont encore largement épargnés.

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