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Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

N’en déplaise aux Suisses de Thaïlande, ils et elles vont devoir payer des impôts sur le revenu, rentes AVS comprises. Les dispositions de la réforme instaurée par le pays en début d’année, qui a suscité beaucoup d’interrogations au sein de la diaspora, sont désormais clarifiées.

L’interdiction des symboles extrémistes, les mafias installées en Suisse et les produits infantiles Nestlé dopés au sucre complètent ma sélection.

Bonne lecture,

une femme âgée en Thaïlande
La réforme fiscale touche particulièrement les personnes étrangères retraitées, qui ne payaient pas d’impôts jusqu’à maintenant. Getty Images

Le brouillard se dissipe autour de la réforme fiscale qui touche les Suisses de l’étranger en Thaïlande. Il est désormais clair que les rentes AVS seront concernées.

Au 1er janvier 2024, la Thaïlande a décidé d’introduire un impôt sur les revenus étrangers transférés dans le pays après cette date. Nombre de personnes retraitées qui y vivaient jusque-là en étant exonérées d’impôt vont désormais devoir déclarer leurs revenus.

Toutefois, seuls les revenus acquis à partir du 1er janvier 2024 sont concernés. Toute personne qui sera en mesure de prouver que ses revenus sont antérieurs à cette date ne sera pas imposable sur ces sommes.

Depuis l’annonce de la réforme, des flottements subsistaient toutefois sur ce que les autorités fiscales thaïes considéraient comme étant un revenu. Elles ont désormais clarifié la situation et il apparaît clairement que les rentes AVS, tous piliers confondus, seront imposables, soit en Thaïlande uniquement, soit en Suisse et en Thaïlande.

croix gammées
KEYSTONE

Le Parlement a décidé d’interdire l’utilisation en public de symboles extrémistes. Après le Conseil des Etats, le National a soutenu mercredi trois projets allant dans ce sens.

L’utilisation, le port et la diffusion publique d’objets de propagande et de symboles racistes, faisant l’apologie de la violence ou extrémistes, doivent être interdits en Suisse. Cela englobe aussi les gestes, les paroles, les saluts ou les drapeaux.

Le Conseil national souhaite agir par étapes et commencer par l’interdiction des symboles nazis, facilement identifiables. S’il y a unanimité pour ces derniers, «la discussion est plus difficile pour les autres», a déclaré Raphaël Mahaim (Vert-es/VD). La loi devra donc être formulée de manière suffisamment ouverte pour s’adapter à l’actualité.

La nécessité d’agir est dictée par la recrudescence d’actes antisémites en Suisse, dont une attaque au couteau à Zurich en mars. Ces dernières semaines, les Jeunes UDC ont également été accusés de connivence avec l’extrême droite, notamment avec des membres de Junge Tat, un groupe surveillé par le Service de renseignements de la Confédération.

produits infantiles Nestlé
RTS

Nestlé ajoute du sucre dans les aliments pour bébés dans les pays à faibles revenus. C’est ce que révèle un rapport de l’organisation Public Eye, présenté en primeur par la RTS dans son émission de consommation A Bon Entendeur.

Après les récents scandales sur l’eau en bouteille, l’entreprise veveysanne est à nouveau sous le feu des projecteurs. L’organisation Public Eye dénonce la politique de deux poids, deux mesures de l’entreprise, qui se targue de ne pas ajouter de sucre dans ses préparations pour bébés distribués en Europe, mais qui en use à grande échelle dans les produits destinés à des pays à plus faibles revenus.

«En ajoutant des sucres dans ces produits, l’unique objectif de Nestlé – et d’autres industriels aussi – c’est de créer une accoutumance ou une dépendance des enfants, parce qu’ils aiment le goût sucré», dénonce Laurent Gabrell, coauteur de l’enquête de Public Eye. Et ce alors que l’OMS recommande de limiter drastiquement l’apport de sucre dans l’alimentation des jeunes enfants, afin notamment de lutter contre l’obésité.

Sur les 78 produits de la marque de céréales pour bébé Cerelac achetés en Afrique, en Amérique latine et en Asie, 75 contenaient du sucre ajouté, avec une moyenne de quatre grammes, soit un carré de sucre, par portion. Interrogé sur ces pratiques, Nestlé répond laconiquement avoir des recettes conformes aux lois internationales et locales.

Nicoletta della Valle
KEYSTONE/©KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Les mafias sont bien implantées en Suisse, tout en parvenant à rester sous les radars. Mais pour lutter efficacement contre le crime organisé, les ressources policières ne sont pas suffisantes.

Une soixantaine d’enquêtes ont été ouvertes en Suisse grâce au déchiffrement en 2021 de l’application cryptée Sky ECC, révèle la directrice de l’Office fédéral de la police (fedpol) Nicoletta della Valle dans un entretien diffusé mercredi par le quotidien alémanique Neue Zürcher Zeitung. Elles portent sur la cocaïne, le cannabis, les drogues de synthèse et les armes.

Ces données montrent également que les mafias sont bien implantées en Suisse. «Il s’agit de membres de la mafia des Balkans, de la mafia italienne et d’autres organisations. Elles se répartissent leurs activités criminelles», et collaborent de plus en plus. Des drogues sont également produites en Suisse.

La directrice de fedpol estime également qu’«en matière de densité policière par rapport à la population, la Suisse est loin derrière les autres pays européens». Ainsi, les ressources policières actuelles ne seraient pas suffisantes pour lutter contre le crime organisé. En outre, il est ardu de rassembler assez de preuves tangibles pour procéder à une mise en accusation.

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