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Un drone dans le ciel

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Il y a un peu plus d’une année, nous apprenions que des composants suisses avaient été retrouvés dans des drones iraniens abattus en Ukraine. Aujourd’hui, la RTS révèle qu’un logiciel d’autopilote né en Suisse équipe notamment des drones tueurs ukrainiens. Un nouveau cas illustrant la difficile problématique des technologies dites «à double usage».

Bonne lecture,

Un drone dans le ciel
KEYSTONE/Copyright 2024 The Associated Press. All rights reserved

Un logiciel de pilotage automatique de drones développé en Suisse est aujourd’hui utilisé par des forces armées et groupes terroristes, selon une enquête de la RTS.

À l’origine, ce logiciel a été conçu par des étudiants de l’École polytechnique fédérale de Zurich. Mais son code source a depuis été partagé sur internet, où d’autres utilisateurs peuvent le mettre à jour.

Le logiciel est très répandu, ce qui lui vaut d’être comparé au système d’exploitation Android pour les téléphones portables. Et il est utilisé tant dans le civil que dans le militaire.

On le retrouve notamment dans des drones ukrainiens et le groupe terroriste État islamique s’en serait procuré, selon la RTS. Vendu pour une centaine d’euros en ligne, le logiciel d’origine suisse a favorisé l’essor des drones de guerre autonomes peu coûteux, estime un expert.

La porte-parole de son créateur, Lorenz Meier, reconnaît cette utilisation militaire. Mais elle souligne que cela est dû au caractère «open source» du logiciel. De son côté, une porte-parole de l’EPFZ déclare qu’il est impossible de contrôler les développements des internautes. «Malheureusement, les avancées technologiques peuvent aussi être utilisées […] potentiellement dans des contextes plus problématiques», ajoute-t-elle.

Un Fass 90
KEYSTONE

Le jeune militaire mort en début de semaine dans le cadre son école de recrue se serait suicidé, indique vendredi la justice militaire.

Pour rappel, un jeune homme de 22 ans a perdu la vie mardi sur la place d’armes de Bremgarten, dans le canton d’Argovie. La recrue avait été touchée par un tir alors qu’elle se trouvait dans un véhicule militaire.

D’abord évoquée, on apprend que la thèse de l’accident est écartée par celle d’un suicide. Une annonce de la justice militaire qui se base sur «les résultats provisoires de l’enquête». Celle-ci suit son cours et ses premiers résultats devraient être disponibles dans plusieurs semaines.

Un porte-parole de l’armée avait indiqué mardi qu’il n’est pas d’usage d’avoir une arme chargée dans un véhicule. La présidente de la Confédération Viola Amherd, responsable de l’armée, avait parlé mercredi d’un cas «tragique», «très grave pour l’entourage et pour les responsables de l’armée».

Palais fédéral
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Trois partis – le Centre, le Parti socialiste et les Verts – se sont unis autour d’un accord inédit de 15 milliards destiné au réarmement suisse et à la reconstruction de l’Ukraine, en contournant le frein à l’endettement.

Les pourparlers ont eu lieu dans l’ombre pendant des semaines. Une information révélée par le Blick, qui parle de «négociations sans précédent, même dans la Berne fédérale». Le centre droit et la gauche se sont mis d’accord sur un paquet comprenant 10,1 milliards pour l’armée et 5 milliards pour la reconstruction de l’Ukraine.

Celui-ci a passé la Commission de politique de sécurité du Conseil des États, malgré l’opposition des partis de droite (PLR et UDC). Le processus est donc lancé et le paquet pourrait trouver les majorités lui permettant de franchir les prochaines étapes de son cheminement parlementaire.

Les partisans de la motion souhaitent que la Confédération comptabilise le financement du paquet comme des dépenses dites extraordinaires. Cette astuce permettrait de contourner le frein à l’endettement, qui requiert l’économie de ces sommes ailleurs. Ce mécanisme est réservé aux temps de crise, comme le Covid. Le gouvernement et la droite estiment que cette condition n’est pas remplie et craignent des abus futurs.

Des déchets plastiques
KEYSTONE/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La moitié des déchets plastiques dans le monde sont le produit des emballages d’une cinquantaine d’entreprises, révèle une étude de «Science Advances» sur laquelle se penche le Blick.

Parmi elles, les géants des boissons gazeuses américaines Coca-Cola et PepsiCo, qui se partagent respectivement la première et deuxième place du classement. L’étude a analysé 1,8 million de déchets plastiques collectés par des bénévoles dans 84 pays sur une période de cinq ans.

Mais une entreprise suisse se trouve également dans le top cinq des générateurs de déchets plastiques. Il s’agit du groupe veveysan Nestlé, auquel les scientifiques de l’université de Californie ont attribué 3% des déchets analysés.

Dans son ensemble, ce top cinq est «responsable» d’un quart des déchets. Mais 50% des objets collectés n’étaient pas attribuables à un fabricant en particulier, ce qui pousse les auteurs de l’étude à supposer que la part des grands groupes dans les déchets plastiques mondiaux pourrait être plus élevée encore.

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