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Menace cyber

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Vous en avez peut-être vous-même subi: les tentatives d’arnaques par courriel, message ou appel sont de plus en plus fréquentes, et complexes. La Suisse est une cible particulièrement convoitée. Vous en découvrirez les raisons en lisant ma sélection de l’actu du jour.

Bonne lecture,

Manifestation
KEYSTONE/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

En Suisse comme aux États-Unis, les manifestations propalestiniennes prennent de l’ampleur dans les universités. C’est le cas notamment à Lausanne. Si elles sont soutenues par une partie du personnel académique, d’autres craignent les tensions.

Alors qu’Israël demande ce lundi l’évacuation partielle de la ville de Rafah, où se trouvent plus d’un million de Gazaouis, quelque 200 étudiants manifestent en faveur des Palestiniens à l’université de Lausanne (UNIL). Une occupation autorisée jusqu’à lundi soir par la direction de l’établissement.

La demande des manifestants estudiantins: une liste des collaborations avec des institutions israéliennes, ainsi qu’un boycott académique de celles-ci. Une action que soutient une partie du corps professoral, dont onze salariés qui l’ont écrit dans une lettre à la direction.

Mais d’autres craignent une dégradation du climat de travail. «Ou vous êtes dans un camp, ou vous êtes dans l’autre. C’est exactement ce que j’appelle un positionnement politique», estime une professeur d’histoire pour qui cela n’est pas le rôle d’une université. Des négociations entre les manifestants et la direction auront lieu lundi soir.

police
KEYSTONE/KEYSTONE/Ennio Leanza

Faire escale dans un aéroport suisse avec un visa échu (d’un jour) peut coûter cher. Une Canadienne en transit à Zurich en a récemment fait l’expérience.

350 francs d’amende et «un souvenir amer de la Suisse». C’est le prix de l’«erreur de calcul» de Poorneema Devi Bunjun, une Canadienne de 38 ans établie à Montréal. Celle-ci venait de passer trois mois de vacances en Allemagne et transitait pour l’île Maurice lorsque la police zurichoise l’a sanctionnée pour «entrée illégale en Suisse».

La raison: son visa Schengen valable pour 90 jours expirait la veille. Et ses explications n’ont pas convaincu les forces de l’ordre, intransigeantes. Contactée, la police zurichoise confirme n’avoir «aucune marge de manœuvre».

Mais le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) semble plus tolérant. Selon lui, «chaque cas est examiné individuellement par les autorités compétentes» en fonction des circonstances. Une chose est sûre, la Montréalaise ne «retournera jamais» en Suisse, car trop déçue de sa «culture rigide».

Menace cyber
KEYSTONE/© KEYSTONE

Une centaine de jours après sa création, l’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) dresse un bilan inquiétant des tentatives d’escroqueries en ligne. Leur nombre a presque doublé en une année, passant de 16’951 cas signalés au deuxième semestre 2022, contre 30’331 sur la même période en 2023.

Une hausse due principalement aux fausses offres d’emploi par messages et aux prétendus appels de police. Des arnaques grâce auxquelles les cybercriminels obtiennent des versements de la part leurs victimes.

Les petites et moyennes entreprises (PME) – qui forment l’épine dorsale de l’économie suisse – sont des cibles de premier choix. Face à des attaques de plus en plus complexes, qui utilisent parfois l’intelligence artificielle, la Confédération évoque une «grande vulnérabilité de l’économie, des autorités, du système éducatif et de la population».

Le pays est mal équipé pour faire face à la menace, constatent les autorités. En matière de prévention, l’OFCS indique au Temps faire «le maximum en fonction de [ses] moyens», mais ne pas pouvoir tout faire. La structure compte actuellement 54 employés et espère atteindre 67 équivalents plein-temps d’ici la fin de l’année.

Centre de Rochat
KEYSTONE

Une enquête de la RTS révèle que six migrants mineurs ont porté plainte contre des agents de sécurité du centre fédéral d’asile des Rochat, dans le canton de Vaud.

Ils auraient subi des violences (clé de bras, plaquage au sol, spray au poivre et détention) de la part d’une poignée d’agents de sécurité de la société Protectas. Ces six adolescents, des requérants mineurs non accompagnés originaires notamment d’Afghanistan, ont donc décidé de porter plainte contre ces agents, présumés innocents.

Selon le règlement du SEM, ces mesures de contraintes doivent être limitées aux situations présentant «un danger immédiat». «Ce qu’ont vécu ces jeunes est contraire aux règlements internes du SEM, contraire aussi à certaines dispositions de la convention de protection de l’enfant», explique à la RTS l’avocate de deux des plaignants.

De son côté, le SEM ne commente pas ces cas et indique laisser «la justice faire son travail». L’entreprise Protectas ne s’exprime pas non plus. En 2021, des révélations sur des cas d’abus et de violences, notamment dans le plus grand centre d’asile à Boudry, avaient poussé le SEM à une introspection quant à sa gestion de la sécurité.

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