Des perspectives suisses en 10 langues

Conventions de Genève: Israël joue avec les mots

Le chef de la diplomatie suisse, Joseph Deiss. Keystone Archive

L'Etat hébreu rejette, une nouvelle fois, catégoriquement l'idée d'une conférence humanitaire sur la protection des populations civiles. Et récupère les propos tenus par le ministre suisse des Affaires étrangères Joseph Deiss au Palestinien Nabil Chaath pour se justifier.

Mardi à Berne, un haut responsable palestinien, Nabil Chaath, a tenté de presser Joseph Deiss pour qu’il organise «au plus vite» une conférence internationale sur le respect de la IVème Convention de Genève, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Pays dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse se trouve au cœur de l’actualité brûlante du Proche-Orient. A la fin de 1999, l’Assemble générale de l’ONU l’avait chargée de sonder les Etats pour évaluer si une claire majorité d’entre eux serait favorable à la tenue d’une telle conférence.

A son interlocuteur palestinien, le chef le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE ) a répondu que la Suisse est prête à travailler dans cette optique. Mais elle n’estime pas encore le moment opportun.

D’où la réplique de l’Etat hébreu. De source diplomatique israélienne on constate qu’en dépit de l’appel pressant de Nabil Chaath, Joseph Deiss s’est refusé à fixer la date d’une conférence sur les territoires occupés.

Par ailleurs le fait que Joseph Deiss veuille mettre sur pied une conférence qui «soutienne» et non «entrave» le processus de paix au Proche-Orient est perçu, par cette même source diplomatique, comme le refus de la Suisse de voir «cette conférence devenir une caisse de résonance de la propagande arabe».

Par ailleurs, le ministère israélien des Affaires étrangères répète sa position traditionnelle: «La IVème Convention de Genève ne peut s’appliquer à la Cisjordanie et à la bande de Gaza étant donné que «ces territoires n’ont jamais eu de statut défini».

Ce point de vue officiel l’Association israélienne des droits de l’homme B’Tselem le conteste énergiquement: «La Cisjordanie et la bande de Gaza ont été occupées en 1967. La colonisation de ces territoires se fait en violation flagrante de la IVème Convention de Genève et le droit humanitaire y est chaque jour bafoué».

B’Tselem, à l’instar de la Suisse, estime que seul le respect du droit humanitaire est à même de garantir la paix.

Serge Ronen, Jérusalem

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision