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Corruption: les autorités suisses font du sur place

La corruption peut être très subtile. imagepoint

En comparaison internationale, la Suisse figure en bonne place en matière de lutte anti-corruption. Mais elle n'a pas progressé depuis trois ans.

Pour la 3e année consécutive, la Suisse occupe le 7e rang du classement de la corruption établi par Transparency International (TI). Des progrès doivent être fait dans l’administration.

La Finlande obtient le meilleur indice de perception de la corruption (IPC) établi par TI selon les hommes d’affaires et les experts internationaux.

En présentant son classement annuel lundi, l’organisation de lutte contre la corruption fait le lien entre corruption et pauvreté dans le monde. «La corruption piège des millions de gens dans la pauvreté et beaucoup reste à faire», affirme la présidente de l’organisation, Huguette Labelle.

La Suisse bien placée…

De son côté, la Suisse figure pour la troisième année consécutive au 7e rang du classement, avec un IPC de 9,1 sur un maximum de 10. Ce bon résultat s’explique notamment par le renforcement des dispositions du code pénal, a indiqué TI-Suisse.

Depuis le 1er juillet, le code pénal ne punit en effet plus seulement la corruption active, mais aussi la corruption passive.

La Confédération a en outre participé ces dernières années à l’élaboration et à la mise en oeuvre de plusieurs instruments internationaux de lutte contre la corruption, précise le communiqué de la branche suisse de TI.

Elle cite, entre autres, les conventions de l’ONU et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) contre la corruption.

…mais peut mieux faire

Berne a toutefois encore une marge de manoeuvre pour renforcer son arsenal anti-corruption, notamment dans l’administration publique.

TI-Suisse exige notamment l’introduction pour les fonctionnaires fédéraux ou cantonaux d’une obligation de déclarer les cas de corruption ou encore la mise en place d’un «centre de compétences» unique, au niveau fédéral, en matière de corruption.

La Confédération doit en outre mettre fin aux affaires de «copinage», qui ne sont actuellement pas punissables en Suisse. Et pourtant, regrette TI, «il est de notoriété publique» que de telles pratiques sont «un phénomène répandu dans l’administration publique».

L’ONG réclame par ailleurs une meilleure protection pour les personnes qui dénoncent des pratiques de corruption sur leur lieu de travail («whistleblowers»). Elle déplore en outre le «tabou» qui règne en Suisse autour du financement des partis politiques et des campagnes de votation.

Bons et mauvais élèves

La corruption est la plus ressentie en Haïti, dernier de la liste derrière la Birmanie, l’Irak et la Guinée (1,9).

En haut du tableau, avec la Finlande, l’Islande et la Nouvelle-Zélande obtiennent un score presque parfait (9,6). L’Allemagne est 16e alors que la France partage avec l’Irlande la 18e place (7,4), comme en 2005.

Selon TI, la corruption reste encore très généralisée dans le monde avec près de trois-quarts des pays étudiés obtenant une note inférieure à 5, dont la quasi-totalité des pays pauvres. Seuls deux pays africains (Maurice et le Botswana) dépassent la moyenne.

Codes de conduite réclamés

La présence des riches démocraties en tête de liste confirme, selon TI, le rapport entre les efforts de lutte contre corruption et la prospérité économique. Mais, souligne l’ONG, les pays industrialisés ont obtenu cette année de bonnes notes alors qu’ils continuent à être touchés par des scandales.

TI réclame l’adoption de codes de conduite anti-corruption et des sanctions judiciaires pour les professionnels convaincus de corruption, ainsi qu’une meilleure surveillance des paradis fiscaux.

swissinfo et les agences

La corruption au niveau mondial se chiffre à 400 milliards de dollars par an.
En Suisse, 12% des cas de criminalité économique sont liés à la corruption.
Depuis le 1er juillet 2006, le Code pénal suisse ne punit plus que la corruption active, mais aussi la corruption passive

– 163 pays sont notés sur une échelle de 0 (très corrompus) à 10 (pas du tout) sur la base de sondages et rapports d’instituts indépendants comme la Banque mondiale et le Forum économique mondial.

– Les moins corrompus:

1. Finlande, Islande, Nouvelle-Zélande, 9,6

4. Danemark 9,5

5. Singapour 9,4

6. Suède 9,2

7. Suisse 9,1

– Les plus corrompus:

151. Belarus et Cambodge 2,1

157. Tchad, RD Congo, Soudan 2,0

160. Guinée, Irak, Birmanie 1,9

163. Haïti 1,8

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