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«Nous rentrons du Sommet avec quelques leçons»

Les résultats du Sommet correspondent aux analyses de Philippe Roch. Keystone Archive

De Johannesburg, Philippe Roch, «ministre» suisse de l'Environnement, n'attendait guère d'innovations et ne peut s'en dire déçu.

Le Sommet devait mesurer le chemin depuis Rio et relancer la dynamique du développement durable. Choses faites, selon lui.

Pour Philippe Roch, directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage, Rio, en 1992, était un événement historique, «une charnière de civilisation car, pour la première fois, on a mis ensemble l’environnement, le social et l’économie».

C’est une dynamique difficile, comme toute démarche qui implique des mises en commun et des recherches de synergies.

«Même en Suisse, dit-il, on n’était pas habitué à travailler ensemble de cette manière.»

Pour lui, membre de la délégation suisse à Johannesburg comme à Rio, le rendez-vous sud-africain est positif précisément parce qu’il fait encore mieux apparaître les liens entre la lutte contre la pauvreté, la protection de l’environnement et le progrès économique.

Du travail en perspective

Pas de surprise cependant pour Philippe Roch. Les résultats obtenus dans ce Sommet correspondent aux analyses que font ses services. Mais, dit-il, «nous revenons en Suisse avec aussi quelques leçons de Johannesburg».

Par exemple en matière d’énergie: «notre part d’énergie renouvelable est grande grâce à l’hydraulique, mais on est très faible dans les énergies solaires et éoliennes.»

Dans le domaine de l’eau, «nous devons nous mettre d’accord sur l’intégration de tous ses aspects (de la source au robinet) et travailler ensemble dans une perspective de développement».

Ou encore, concernant le climat, «nous avons actuellement tout ce qu’il faut avec la loi sur le CO2 pour appliquer le Protocole de Kyoto, mais il faut déjà commencer à penser à l’étape suivante».

De quelques têtes de chapitre…

En bref, ces quelques appréciations encore de Monsieur environnement suisse sur l’un ou l’autre des thèmes abordés à Johannesburg:

Eau: diminuer de moitié d’ici à 2015 le nombre de gens qui n’ont accès ni à l’eau et à son assainissement élémentaire, «c’est un bel objectif qui va motiver des investissements, j’espère que le secteur privé s’en mêlera».

Biodiversité: «c’est l’un des chapitres qui me fait le plus plaisir ici, reconnaître que le maintien de la biodiversité est une condition fondamentale du développement, c’est un grand progrès».

Forêt: «c’est le parent pauvre de ce Sommet, elle souffre du nationalisme, la plupart des pays disent que c’est leur problème et refusent tout de regard étranger sur leurs forêts, en réalité, ça couvre beaucoup de corruption».

Énergie: «on n’a pas pu s’entendre sur des chiffres et des dates précises, mais le chapitre adopté est tout de même excellent, car il demande d’améliorer l’efficacité des énergies fossiles, d’augmenter la part des énergies renouvelables, d’accroître les transferts de technologie».

Protocole de Kyoto: «il y a eu ici un appel à la ratification, la Russie va le faire, et le protocole va entrer en vigueur sans les États-Unis, c’est une belle leçon qu’on leur fait».

swissinfo/Bernard Weissbrodt à Johannesburg

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