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Cybercrime mafieux: la police perquisitionne à Lausanne

La brigade financière a perquisitionné vendredi les locaux de la Compagnie bancaire Espirito Santo, à Lausanne. Un des employés est soupçonné d'être impliqué dans une affaire de blanchiment d'argent au profit de la mafia sicilienne.

Les perquisitions ont eu lieu au siège de la compagnie et au domicile de son employé, un gérant de fortune actuellement en voyage à l’étranger, révèle samedi le quotidien «Le Matin». La police cantonale vaudoise a confirmé les faits mais souligne que l’affaire est entre les mains du juge d’instruction et qu’aucune autre information ne sera donnée.

L’employé serait impliqué dans une tentative de détournement de fonds en Italie portant sur 1 milliard et demi de francs. La mafia sicilienne serait à l’origine de cette opération menée sur Internet. Le juge d’instruction Jean Treccani a ouvert une enquête pénale.

«S’ils nous avaient prévenus avant que cette affaire ne soit ébruitée, nous aurions pu agir plus efficacement, a déclaré le juge Treccani au quotidien lémanique. En Italie, les journaux ont donné de nombreux détails sur cette opération. Les éventuels complices, mêlés de près ou de loin à ce cybercrime, ont eu tout loisir de se débarrasser des pièces compromettantes.»

Selon la presse italienne, la mafia voulait détourner par le biais d’Internet les subventions de l’Union européenne destinées à la Sicile, soit un montant de l’ordre de 1 milliard et demi de francs. Grâce à des complicités dans l’administration et dans les télécommunications, les malfrats auraient recréé un site virtuel identique à celui de la Banque de Sicile. Ce faux site devait entrer en fonction au moment où aurait lieu le virement des fonds. A ce moment-là, un comparse devait interrompre les lignes de la Trésorerie régionale.

L’opération devait être réalisée en plusieurs étapes, la première portant sur 206 millions de francs. L’argent devait être versé dans plusieurs banques, dont la banque du Vatican, et aboutir à Lausanne pour être blanchi. Un responsable de la société lausannoise a déclaré au quotidien romand qu’il avait appris l’affaire par la presse italienne et que sa société avait procédé à des vérifications, mais sans rien trouver de concret. L’employé, qui se trouve en voyage à l’étranger, affirme n’avoir rien à se reprocher.

swissinfo avec les agences

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