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David Lévy à Berne: la Suisse et Israël veulent oublier les tensions de ces dernières années

La Suisse reçoit ce lundi le ministre israélien de Affaires étrangères, David Lévy. Une visite qui doit permettre aux deux pays de tirer un trait sur une période tendue, marquée notamment par l’affaire des fonds en déshérence.

La Suisse reçoit ce lundi le ministre israélien de Affaires étrangères, David Lévy (à droite). Une visite qui doit permettre aux deux pays de tirer un trait sur une période tendue, marquée notamment par l’affaire des fonds en déshérence.

Même si une rencontre est prévue avec le président de la Confédération, Adolf Ogi, ainsi qu’avec la Conseillère fédérale Ruth Dreifuss, c’est son homologue suisse, Joseph Deiss (à gauche), que David Lévy vient voir à Berne. Des entretiens qui doivent porter sur les relations bilatérales, mais aussi sur le processus de paix au Proche-Orient.

Une problématique suivie de très près par la diplomatie suisse. Témoins: sa participation aux négociations multilatérales – où elle s’est vue confier le dossier de la démocratisation et des droits de l’homme – et surtout la tournée que vient de réaliser Joseph Deiss en Egypte, en Syrie et au Liban.

D’ailleurs, le ministre suisse des Affaires étrangères a profité de cette étape syrienne pour rappeler que la Suisse considérait comme illégale l’annexion du Golan par Israël. Une déclaration qui avait suscité une réaction de l’ambassadeur d’Israël en Suisse, Yitzchak Mayer, qui avait demandé des «éclaircissements». Nul doute que la rencontre Deiss-Lévy de ce lundi offre l’occasion de revenir sur la question.

Autre perspective que les deux hommes pourraient évoquer: celle de la tenue d’un sommet israélo-syrien en Suisse. Une idée lancée à Damas, à la suite de l’entretien entre Joseph Deiss et le président Hafez al-Assad. La Suisse avait d’ailleurs précisé n’avoir rien proposé explicitement et s’être contentée, une nouvelle fois, d’offrir sa disponibilité.

Mais si David Lévy vient à Berne, ce n’est pas seulement pour parler du Proche-Orient. Il faut en effet aujourd’hui tourner la page sur plusieurs années de tensions dans les relations israélo-suisses. Des tensions générées tout d’abord par l’affaire des fonds en déshérence et la polémique qui s’est développée autour de l’attitude de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.

Or ce chapitre est maintenant largement refermé, en particulier après la fin des travaux de la commission Volcker, sur le comportement des banques suisses, et la publication, à la fin de l’année passée, du rapport Bergier sur la politique suisse envers les réfugiés fuyant le nazisme. Un document «fort courageux» note-t-on du côté israélien.

Rappelons encore – autre nuage entre la Suisse et Israël – l’affaire du Mossad. Au printemps 1998, plusieurs agents des services secrets israéliens avaient été arrêtés près de Berne, alors qu’ils tentaient de poser du matériel d’écoute dans un immeuble où avait résidé un Libanais. Un des agents, entre-temps retourné en Israël, devra répondre de ses actes devant la justice suisse. Son procès devrait se dérouler cette année encore.

swissinfo avec les agences

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