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Des aides européennes auraient été détournées via la Suisse

Un proche de Jean-Christophe Mitterrand, fils de l´ancien président de la République, est accusé par un financier genevois d´avoir tenté de détourner chaque semestre, via la Suisse, 700 000 francs destinés à la Mauritanie.

Eric Stauffer continue de faire parler de lui. Il y a quelques semaines, cet homme d’affaires suisse portait plainte contre l’ancien Premier ministre de l’île Maurice pour «calomnie et diffamation». A présent, il met en cause l’un de ses anciens amis, conseiller en communication, Jean-Pierre Fleury, dans une affaire de détournements de fonds au détriment de l’un des pays d’Afrique les plus pauvres du monde, la Mauritanie.

Jean-Pierre Fleury est loin d’être un inconnu sur le continent africain. L’ouvrage «Ces messieurs Afrique» de Stéphane Smith et Antoine Glaser le décrit comme un ami d’école de Jean-Christophe Mitterrand, longtemps en charge de la politique africaine de la France. Le véritable secrétariat du fils de François Mitterrand n’était pas installé rue de l’Elysée, mais dans les bureaux de la société ADEFI-International appartenant à Jean-Pierre Fleury.

En avril 1999, ce conseiller en communication demande au financier genevois Eric Stauffer, spécialiste de l’île Maurice, de lui créer une structure off-shore dans l’océan Indien. Rapidement, le Suisse s’aperçoit que des aides de l’Union européenne en faveur de la pêche en Mauritanie partent vers la banque SCS Alliance à Genève, avant de disparaître à Port-Louis.

Des accusations suffisamment précises pour qu’Eric Stauffer soit entendu par l’Office de lutte anti-fraude au sein de la Commission européenne à Bruxelles. Il a notamment produit un ordre de transfert de la Banque centrale de Mauritanie à Nouakchott de 2,9 millions de francs français (700 000 francs suisses) datant du 12 novembre 1999 vers la banque SCS Alliance à Genève.

Jean-Pierre Fleury n’a pas souhaité s’expliquer sur le fond de cette affaire, affirmant simplement qu’il avait engagé à l’île Maurice «une série de procédures en justice contre les diffamations et mensonges» que son ancien ami Eric Stauffer aurait répandus sur son compte.

Ian Hamel

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