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Des milliers de VIP reçus à Valence sur la base d’Alinghi

Raphaël Jordi et Dominique Habegger, deux des cinq membres de l'Alinghi Academy. swissinfo.ch

Les marins suisses ne sont pas encore entrés dans la compétition à Valence. Mais en marge des entraînements, la base Alinghi accueille jusqu'à mi-juin une clientèle bon chic bon genre affamée d'informations.

La base est aussi le lieu d’accueil des familles des marins, et de leurs… 112 enfants. Premier bilan.

A Valence, la base Alinghi est divisée en trois parties bien distinctes. Au premier étage, la partie réservée à l’équipe sportive, farouchement gardée, veille sur les secrets des marins et des architectes.

Au rez-de-chaussée, la partie publique permet à tous les badauds d’appréhender quelques complexités de l’America’s Cup. Ils peuvent aussi s’approprier les célèbres casquettes et autres colifichets à l’effigie du bateau noir et rouge.

Au deuxième étage, un salon magnifique, doublé d’une terrasse sur le toit, accueille les familles et les amis d’Alinghi. L’endroit est aussi la clé du secteur dit de «l’Hospitalité» d’Alinghi.

Depuis l’inauguration de la base, en automne 2005, pas moins de 4800 VIP y ont reçus les cours et information sur l’America’s Cup et la voile en général. Outre l’accueil classique, qui comprend l’observation des régates et des entraînements d’Alinghi, l’endroit sert aussi de salle de cours de l’Alinghi Academy.

En bas, huit voiliers de 7,50 mètres ont servi de clé de voute d’un programme ambitieux à l’attention d’une clientèle internationale bon chic bon genre, affamée d’information sur le Defender de l’America’s Cup. Ils furent 1200 à en profiter.

Pousser à la réflexion

swissinfo s’est rendu in situ, pour tirer le bilan de cette opération originale. Parmi les cinq personnes de l’Alinghi Academy, deux Suisses font partie de l’équipe. Dominique Habegger, un ancien physiothérapeute de 44 ans, et Raphaël Jordi, un jeune économiste de 26 ans animent ce projet placé sous la direction de la Française Caroline Carron et du Belge Pierre Igor Cusnir.

«L’Academy est née le 16 octobre 2005. L’idée de départ était de vendre un produit commercial aux tout-venants. Il s’agissait essentiellement d’un programme de team-up, de motivation d’équipe, destiné aux cadres d’entreprises», explique Dominique Habegger.

Pour répondre à cet ambitieux objectif, les gens d’Alinhi ont développé une journée type, placée sous le signe de la compétition. Outre la visite des parties publiques de la base, un tour sur le simulateur de régate et des cours théorique sont prévus.

Mais le point d’orgue de la journée consiste dans le lancement, l’après-midi, d’une vraie régate au large de Valence. Si chaque bateau dispose d’un skipper professionnel, ce dernier va laisser les marins se débrouiller pour gagner la course. «Le but est de pousser nos invités à la réflexion. Ils doivent aussi se dépasser un peu s’ils veulent arriver à un résultat», témoigne Dominique Habegger.

Le sourire en coin, Raphaël Jordi se souvient de ce groupe d’invités chinois «qui n’avaient probablement jamais vu la mer», trempés, salés, mais si heureux «d’avoir pu découvrir un élément nouveau et vivre une expérience hors du commun.»

Toujours plus compétents

Majoritairement masculins (80%), Suisses pour 40% d’entre eux, il semblerait que les «guests» aient adoré l’expérience Alinghi. «Ils ont l’impression de mettre un pied dans la légende, un peu comme s’ils pilotaient une Ferrari ou échangeaient quelques balles avec Roger Federer. Petit à petit, les questions s’affinent. Nous sentons bien que les Suisses deviennent de plus en plus compétent en matière de yachting», poursuit Raphaël Jordi.

Il est bientôt 15h00. Une vingtaine de bambins jouent à cache-cache derrière les canapés du salon. Les familles des marins sont venues en masse, regarder la régate qui est retransmise sur les écrans géants de la base.

«Les familles sont notre premier client. Nous avons beaucoup d’expatriés au sein du team. Les marins travaillent énormément et ne voient pas beaucoup leurs proches. Il est donc normal que nous jouons le rôle du regroupement familial», souligne Dominique Habegger.

«Car, poursuit le Suisse, en plus de ses qualités sportives, le team Alinghi est également un immense géniteur: «Nous comptons 112 enfants au sein du team.» Du coup, chez Alinghi, l’Hospitalité s’est fait une spécialité dans le gardiennage d’enfants.

swissinfo, Pierre-Antoine Preti/Skippers magazine à Valence

Team New Zealand défiera Alinghi sur les eaux de Valence à partir du 23 juin prochain.

La Coupe de l’America est le plus vieux trophée sportif encore d’actualité (les premiers jeux olympiques modernes ont eu lieu en 1896 à Athènes).

Elle est remise au vainqueur d’une série de régates disputées entre l’embarcation qui détient la Coupe (le Defender) et l’embarcation qui la défie (le Challenger).

La compétition, disputée pour la première fois en 1851 autour de l’île de Wight (Grande-Bretagne), fut remportée par la goélette America devant toute la flotte anglaise.

Le Yacht Club de New York a défendu victorieusement la Coupe pendant 132 ans. Il l’a perdu pour la première fois en 1983.

En battant le defender néo-zélandais en 2003, Alinghi a ramené l’Aiguière d’argent sur le sol européen pour la première fois après 156 ans d’absence.
A partir du 23 juin prochain, au large de Valencia (ESP), le Defender Suisse défendra son bien face à Emirates Team New Zealand. Le premier à 5 victoires repartira avec l’America’s Cup.

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