Des perspectives suisses en 10 langues

Didier Cuche ou l’incarnation du succès du ski suisse

Keystone

Les skieurs suisses ont confirmé leurs succès de la dernière coupe du monde. Le couronnement de Didier Cuche, qui défendait son titre en coupe du monde de descente, a constitué le couronnement de la saison.

Chez les femmes, le bilan est contrasté. Les deux leaders, Nadia Styger et Martina Schild, n’ont pas été assez constantes. En revanche, Fabienne Suter et Lara Gut ont émergé.

Didier Cuche reste bel est bien la locomotive du ski suisse. Certes, il n’a finalement terminé que 3e du classement général et a manqué le Globe de cristal du super-G pour un ridicule petit point. Mais son titre de champion du monde de descente prend toute sa signification.

«Il n’y a qu’un mot pour qualifier ce couronnement: super!». C’est par ces mots que Martin Rufener rend ainsi hommage à Didier Cuche, le «vieux» skieur neuchâtelois de 34 ans. Pour l’entraîneur, le succès de Didier Cuche dans cette discipline reine qu’est la descente est d’autant plus méritoire «si l’on se souvient dans quel état il était il y a trois ans, au lendemain de ses déchirures de ligaments.»

Le fait que Didier Cuche, en dépit de sa longue absence pour convalescence, skie encore plus vite et soit surtout plus régulier dans ses performances, impressionne autant ses adversaires que son entraîneur, comme il le confie à swissinfo. «C’est un battant et il travaille plus que les autres.»

Tout a bien marché

Parmi les facteurs déterminants du succès de Didier Cuche, Martin Rufener cite un entraînement réussi l’été dernier, un matériel adéquat et – facteur encore plus décisif – un bon technicien pour la maintenance des skis. Tous ces éléments additionnés ont contribué aux performances exceptionnelles du skieur neuchâtelois.

En dominant la descente, le vieux de l’équipe a (une nouvelle fois) volé la vedette aux «jeunes loups» de l’équipe suisse, Marc Berthod et Daniel Albrecht.

Les «skieurs jumeaux» Berthod et Albrecht – ils sont tous les deux nés en 1983 – sont arrivés dans cet ordre sur le podium à Adelboden, victoire accueillie sous les vivats frénétiques du public.

Mais Didier Cuche ne s’est pas laisser impressionner pour autant. Dans la descente du Lauberhorn, il n’a dû s’incliner que devant un Bode Miller déchaîné. Et dans la célèbre descente de la Streif à Kitzbühel, le champion est repassé à l’offensive en s’offrant une victoire éclatante sur la piste plus difficile au monde.

Maîtrise de soi légendaire

L’entraîneur voit dans les exploits de ses champions à Adelboden, Wengen et Kitzbühel le point d’orgue de cette saison, que les globes en cristal de Didier Cuche vient couronner.

La grande différence entre le vétéran de l’équipe suisse et les prétendants à la succession Albrecht et Berthod réside dans la maîtrise de soi du Neuchâtelois.

Albrecht, le Valaisan, a certes confirmé ses performances en compétition lors des derniers championnats du monde en Suède. Quant à Berthod, en dehors de son exploit d’Adelboden, il n’a pas réussi à confirmer sa performance. L’explication réside sans doute dans sa blessure à la cheville, qui l’a longtemps handicapé.

Martin Rufener ne peut donc être entièrement satisfait de ses deux prodiges. «Ils ne sont pas encore au meilleur niveau de performance», dit-il. Mais l’entraîneur garde entièrement confiance dans ses deux poulains.

Jugement sans appel

Ambrosi Hoffmann et Tobias Grünenfelder, spécialistes en descente, sont restés très en deçà de leur niveau de performance. Un constat désabusé de Rufener, qui ne présage rien de bon concernant la sélection des deux skieurs pour les prochains championnats du monde.

Martin Rufener reste en revanche indulgent pour ses slalomeurs. Le Grison Marc Gini a créé la sensation en remportant le premier slalom de la saison. Mais il n’a malheureusement pas réitéré son exploit. L’absence pour cause de blessure de Silvan Zurbriggen, un vieux routinier de l’équipe suisse, a révélé combien l’équipe suisse ne repose que sur quelques têtes, constate Matin Rufener. Blessé au genou, le Valaisan est hors course jusqu’à l’été.

Martin Rufener se réjouit des succès de la saison qui vient de se terminer et déplore les déceptions. Mais pour l’entraîneur de l’équipe suisse, il ne s’agit que de péripéties sur la voie d’un avenir très prometteur pour le ski suisse. Les espoirs reposent désormais sur les épaules d’Albrecht et de Berthod.

Ces deux ou trois prochaines années, les deux champions ne doivent pas uniquement viser le classement de la coupe du monde. Ils doivent rapporter des médailles lors des championnats du monde l’hiver prochain et bien sûr lors des jeux olympiques 2010 au Canada. Comme à Are, en 2007.

Bilan contrasté pour les femmes

En début de saison, Martina Schild et Nadia Styger faisaient figure – du moins sur le papier – de leaders de l’équipe féminine. Certes, elles ont réussi à remporter une victoire chacune, mais leur manque de constance sur l’ensemble de la saison les a fait disparaître dans les tréfonds du classement général final. Elles ont terminé respectivement au 17e et au 23e rang.

La grande et bonne surprise est venue de Fabienne Suter (23 ans) qui a remporté les deux derniers super-G de la saison. La skieuse, qui n’avait pas courru entre 2003 et 2006 pour cause de blessure, s’impose donc comme l’une des valeurs sûres du ski féminin.

L’autre grande révélation est la jeune (16 ans) Lara Gut. Début févier, elle a terminé au 3e rang de la descente de St-Moritz, alors qu’il ne s’agissait que de sa 4e participation à une compétition de coupe du monde. Cette saison, la Tessinoise a par ailleurs remporté le classement général de la Coupe d’Europe.

swissinfo, Renat Künzi
(Traduction de l’allemand: Bertrand Baumann)

1. Bode Miller (Etats-Unis), 1409 points
2. Benjamin Raich (Autriche), 1298 points
3. Didier Cuche (Suisse), 1263 points

Autres Suisses: Daniel Albrecht, 795 points (7e) et Didier Défago, 645 points (9e)

1. Lindsey Vonn (Etats-Unis), 1403 points
2. Nicole Hosp (Autriche), 1183 points
3. Maria Riesch (Allemagne), 1146 points

Les meilleures Suissesses: Nadia Styger, 474 points (17e), Fabienne Suter, 357 points (21e), Martina Schild, 354 points (23e)

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision