Des perspectives suisses en 10 langues

Discovery: un expert suisse salue le lancement

Discovery lors de son décollage au centre Kennedy en Floride. Keystone

L'Institut international des sciences de l'espace (ISSI) de Berne accueille favorablement le lancement de la navette qui a décollé mardi du centre Kennedy.

Néanmoins, l’un des directeurs de l’organisation basée en Suisse souligne que cette fusée américaine commence à sentir le poids des ans.

Discovery a décollé à 16h39 (heure suisse) mardi après-midi du centre spatial de Cap Canaveral en Floride.

Au cours des 12 prochains jours, les membres de l’équipage vont tester les modifications apportées après la désintégration de la navette Columbia – le 1er
février 2003 – qui avait coûté la vie à sept astronautes durant leur retour sur Terre.

L’agence spatiale américaine NASA veut également profiter de cette mission pour apporter à la Station spatiale internationale (ISS) du ravitaillement et des pièces de rechange très attendues.

«Ce lancement est particulièrement significatif pour les Américains. Ceux-ci sont frustrés de n’avoir pas pu se rendre dans l’espace durant plus de deux ans», a expliqué Rudolf von Steiger à swissinfo peu de temps avant le décollage de Discovery.

Directeur à l’Institut international des sciences de l’espace (ISSI) de Berne, ce dernier rappelle cependant que les Etats-Unis ont été obligés de s’appuyer sur l’aide d’autres pays – principalement la Russie – afin d’accéder à la Station spatiale internationale qui se trouve en bien mauvaise posture.

Une question de sécurité

Bien que nécessaire, cette mission de la NASA suscite la polémique. Plusieurs experts accusent en effet l’agence américaine de minimiser les risques et d’envoyer des navettes trop vieilles dans l’espace. Sur les trois fusées américaines encore en service, la plus récente a été construite il y a 13 ans et la plus ancienne il y a 21 ans.

Rudolf von Steiger convient qu’il y a des problèmes mais pense que Discovery est actuellement «aussi sûre qu’elle peut raisonnablement l’être».

Sur ce point, l’expert suisse ajoute que: «le système de navette a été conçu et installé dans les années 70 et la première navette a volé dans les années 80. Le système a donc plus de 20 ans et il est donc vieux à l’heure actuelle».

«Comme on l’a découvert lors de la catastrophe de Columbia, rappelle-t-il, le système comporte un défaut fondamental. Les astronautes sont ’emballés’ dans la même enveloppe que la cargaison ce qui les rend très vulnérables. Cela doit absolument être changé.»

Des problèmes de capteurs

Initialement, la NASA avait décidé de faire décoller Discovery le 13 juillet dernier, mais le lancement avait été reporté suite à une défaillance de l’un des quatre capteurs chargés de couper les moteurs de la navette en cas de panne de carburant.

Les ingénieurs du programme ont remplacé le capteur incriminé et procédé à de nouveaux tests. Mardi matin, aucun problème technique n’a été signalé lors du remplissage du réservoir d’oxygène et hydrogène constituant le carburant de l’orbiteur.

«Un problème de capteur doit toujours être pris au sérieux et examiné de près même si, au final, cela ne débouche sur rien de concret, conclut Rolf von Steiger. De toute évidence, il semble que la NASA a résolu le problème qui s’était posé.»

Le souvenir de Columbia

Reste que des images de Discovery quittant le pas de tir ont montré ce qui pourrait être au moins deux grands objets se détachant de l’appareil. Mais la NASA a souligné qu’aucun débris n’a été détecté au radar dans les premières minutes de vol et a estimé que ces objets pourraient être d’inoffensifs morceaux de papier.

Quoi qu’il en soit, toutes les images du décollage seront analysées par la NASA afin de déterminer si Discovery peut regagner la Terre en toute sécurité.

Pour mémoire, l’accident de Columbia est imputé à un morceau d’isolant en mousse qui s’est détaché du réservoir externe lors du décollage et qui avait endommagé le bouclier thermique d’une aile de la navette. Cet incident s’était finalement révélé fatal lors du retour sur Terre.

swissinfo, Isobel Leybold-Johnson
(Traduction et adaptation de l’anglais: Mathias Froidevaux)

Discovery a décollé à 10h39 ‘heure locale’ (15h39 heure suisse) de Cap Canaveral mardi matin. Il s’agit de la première mission après la catastrophe de Columbia le 1er février 2003.
Cette fois, la mission est tester les modifications apportées après la désintégration de la navette Columbia et d’apporter à la Station spatiale internationale (ISS) du ravitaillement et des pièces de rechange très attendues.
Les sept astronautes sont sous la direction d’une femme, le commandant Eileen Collins.
La navette doit revenir se poser en Floride le 7 août.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision