Economie et écologie n’ont pas la même vision de la forêt
Plus de marché ou plus de protection? Lors de la Journée internationale de la forêt, économie forestière et organisations écologiques ont exprimé des avis divergents.
Une diversité de vues qui reflète le mot d’ordre officiel pour cette journée: «Une forêt – beaucoup d’images».
Le bois enregistre sa plus forte demande depuis des années. Pour répondre au marché, la législation et la politique forestières doivent laisser aux propriétaires de forêt une marge de manœuvre suffisante pour développer leurs initiatives, a indiqué mercredi Economie forestière suisse (EFS).
Mais personne dans la branche ne remet en question les principes de l’exploitation durable et multifonctionnelle. Personne n’imagine non plus toucher aux principes de gestion fondamentaux inscrits dans la loi, a poursuivi l’organisation.
Ces principes comprennent notamment l’autorisation d’abattage d’arbres par les services forestiers, l’interdiction des coupes rases et l’interdiction du défrichement. Toutes ces règles de base doivent être maintenues dans la révision partielle de la loi sur les forêts que le gouvernement va prochainement soumettre au Parlement.
Rejet de l’initiative «Sauver la forêt»
EFS invite par contre le gouvernement à ne faire aucune concession dans le sens de l’initiative «Sauver la forêt». Selon elle, le projet aurait des conséquences négatives sur l’esprit d’entreprise et aboutirait à une plus forte régulation de la branche.
L’initiative «Sauver la Forêt suisse» a été lancée par l’organisation Helvetia nostra de l’écologiste Franz Weber. Elle demande notamment l’interdiction des coupes rases et des défrichements et préconise la réparation des forêts endommagées.
Le gouvernement a lui aussi rejeté le projet, trop écologique à ses yeux. Le gouvernement préfère miser sur la révision de la loi sur les forêts, malgré les vives critiques lors de la consultation.
Une forêt, beaucoup de fonctions
L’association d’éducation à l’environnement Silviva, qui a organisé en Suisse les activités relatives à la Journée internationale de la forêt, estime que l’exploitation et la protection de la forêt sont deux mesures fondamentales pour la conservation du patrimoine forestier.
De son côté, le WWF a profité de cette journée internationale pour lancer un cri d’alarme sur la progressive disparition des forêts dans le monde. Chaque année, entre 13 et 15 millions d’hectares de forêts tropicales – trois fois la surface de la Suisse – sont coupés.
La déforestation provoque un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon le WWF. C’est pourquoi la protection des forêts devrait avoir un rôle plus important dans les efforts internationaux pour la protection du climat.
swissinfo et les agences
En Suisse, la forêt couvre une surface d’environ 1,2 millions d’hectares (30% de la surface totale).
9% sont des forêts protégées.
27% sont des forêts appartenant à des privés.
L’industrie forestière occupe quelque 7300 personnes.
Environ deux tiers du potentiel des forêts est utilisé.
Le bilan de l’industrie forestière est depuis des années déficitaire. Cela signifie que la Suisse importe davantage de bois qu’elle n’en exporte.
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