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Le président de la FINMA s’en va

Eugen Haltiner, président de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), démissionne pour la fin de l'année. Le Conseil fédéral (Gouvernement) a pris acte de ce départ mercredi. Cet ancien cadre de la grande banque UBS était passablement controversé. Son successeur devrait être connu en novembre.

«Bien que ma décision n’ait pas été facile à prendre, la relève intervient à un moment judicieux», a affirmé M. Haltiner dans un communiqué diffusé par la FINMA, sans expliquer davantage les raisons de sa démission.

Eugen Haltiner, 62 ans, a supervisé la fusion de la Commission fédérale des banques – qu’il dirigeait depuis février 2006 – de l’Office fédéral des assurances privées et de l’Autorité de contrôle en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Ce rapprochement a donné naissance début 2009 à la FINMA, dont il a pris la tête.

Eugen Haltiner ne fait cependant aucune allusion aux reproches qui lui ont été adressés, portant notamment sur son manque d’indépendance vis-à-vis d’UBS, son ancien employeur. La grande banque lui verse d’ailleurs toujours une pension depuis qu’il a pris sa retraite anticipée de l’établissement.

Les critiques à son endroit se sont fait virulentes après le sauvetage d’UBS en octobre 2008, à la suite de la crise financière. Mais c’est toutefois la transmission par la FINMA, en février 2009, des données de 300 clients d’UBS au fisc américain qui a déchaîné la controverse, en raison des liens d’Eugen Haltiner avec la banque.

Le président de la FINMA, dont le mandat n’arrivait à échéance qu’à la fin 2011, avait pourtant déclaré au début de l’année qu’il resterait en poste «si le Conseil fédéral me garde sa confiance».

Ce dernier semble n’avoir aucun grief à adresser à Eugen Haltiner, dont il salue le rôle dans la mise en place de la FINMA, en tant «qu’artisan essentiel de la maîtrise de la crise financière par la Suisse, qui peut être qualifiée de bonne en comparaison internationale». Même louanges de la part de l’Association suisse des banquiers, qui évoque «un partenaire de discussion intègre, compétent et fiable».

Le démissionnaire reste néanmoins sous le feu de la critique des politiciens, dont le député socialiste Roger Nordmann, qui se déclare «ravi» de cette démission. En juin, le Vaudois avait déposé une initiative parlementaire pour que la FINMA enquête sur les activités d’UBS entre 2000 et 2009. Son texte demandait notamment la récusation de M. Haltiner.

Quant au profil nécessaire pour un tel poste, l’indépendance compte plus que les compétences techniques, estime Roger Nordmann. D’autres politiciens de gauche mais aussi de droite mettent en avant ce même critère.

swissinfo.ch et les agences

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