L’inauguration de la Transjurane entérine le désenclavement de toute une région
Après 32 ans de travaux, le plus grand chantier de l’histoire du canton du Jura et du Jura bernois est arrivé à son terme lundi avec l’inauguration du dernier tronçon de l’A16. Les automobilistes mettront désormais moins d'une heure pour parcourir les 85 kilomètres du lac de Bienne aux portes de la France. Cette autoroute aura coûté 6,5 milliards de francs.
Plus de 300 invités ont assisté au coupé du ruban lundi à 11h36 par la présidente de la Confédération Doris Leuthard. «La région n’est désormais plus à l’écart, plus à la périphérie», a déclaré lors de la partie officielle la conseillère fédérale.
Doris Leuthard a souligné que cet événement attendu par toute une région depuis des décennies était une nouvelle étape vers l’achèvement du réseau des routes nationales. «En investissant dans nos infrastructures, nous investissons dans l’avenir de notre Suisse», a ajouté Doris Leuthard.
«Nous construisons des ponts et des tunnels qui unissent, et non pas, comme c’est hélas le cas ailleurs, des murs qui éloignent et marginalisent», a estimé Dick Marty, le président de l’Assemblée interjurassienne (AIJ), cette entité chargée de résoudre le conflit jurassien. «L’AIJ et l’A16 partagent une vision et une dimension interjurassienne».
Parcours du combattant
«Nous construisons des ponts et des tunnels qui unissent, et non pas, comme c’est hélas le cas ailleurs, des murs qui éloignent et marginalisent» Dick Marty
L’A16 offre à toute la région un accès direct au Plateau suisse et à la France et le réseau européen avec l’A36. Sur l’axe nord-sud, les choses s’amélioreront encore avec l’ouverture le 27 octobre de la branche est du contournement de Bienne. Elle permettra depuis la Transjurane de rejoindre directement l’autoroute vers Berne.
L’A16 aura coûté plus de 6,5 milliards de francs. Si son prix a été aussi élevé, c’est parce qu’elle a dû se faufiler dans une géographie tourmentée qui a exigé la construction de nombreux ouvrages comme des tunnels, des galeries et des viaducs. Certains percements ont aussi été confrontés à une géologie instable.
«La construction de la Transjurane s’est parfois apparentée à un véritable parcours du combattant», a estimé la conseillère d’Etat bernoise Barbara Egger-Jenzer. La ministre bernoise a relevé que l’A16 constituait une nouvelle ère de mobilité interjurassienne.
Lorsque la Confédération a arrêté en 1960 son réseau de routes nationales, celui-ci n’intégrait aucune liaison entre la région jurassienne et le reste de la Suisse. «Les habitants du Jura bernois et du Jura se sont mobilisés pendant de nombreuses années pour obtenir une liaison autoroutière avec le Plateau suisse», a rappelé Barbara Egger-Jenzer.
A noter que le chantier de l’autoroute dans le Jura suisse a permis de mettre à jour un site d’empreintes de dinosaures d’importance mondiale:
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Sur les traces des géants
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