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En badminton, le rêve des Suisses s’envole

Keystone

Les championnats d’Europe de Genève étaient l’ultime chance pour les joueurs suisses de se qualifier sur le terrain pour les JO d’Athènes. Echec sur toute la ligne.

Jeannine Cicognini a pour sa part confirmé qu’elle est bien le
plus sûr espoir du badminton suisse.

L’entraîneur national Jonas Herrgardh est réconforté. «Il n’a pas manqué beaucoup. Jeannine a montré presque plus que ce qu’on pouvait exiger d’elle».

La jeune Valaisanne de 17 ans a remporté la seule victoire suisse au cours de championnats qui mettaient aux prises quelque 300 joueurs du continent jusqu’à samedi.

Elle a battu au premier tour la Slovène Urska Silvester, avant de tomber avec les honneurs au deuxième contre la tête de série No9 et 19e mondiale, la Hollandaise Karina de Wit.

Depuis 1998, plus aucun Suisse ne s’est hissé en huitième de finale d’un championnat d’Europe.

Avec son rang de 115e joueuse mondiale, Jeannine Cicognini ne pouvait prétendre se qualifier pour Athènes. Mais Pékin 2008 est envisageable.

Elle en a même fait son objectif et s’entraîne cette année au Danemark, la nation phare du badminton en Europe.

Belle carrière en perspective

Meilleure Suissesse de ces dernières années, Santi Wibowo prédit une belle carrière à sa jeune collègue, pour autant qu’elle ne cherche pas à brûler les étapes.

«Mais il arrive très rarement à un petit pays du badminton comme la Suisse de tomber sur un tel talent», confie la Genevoise.

Si toute qualification pour les JO était exclue chez les hommes, ces championnats d’Europe n’ont pas permis à Santi Wibowo (sèchement battue par la No 8 mondiale), ni à la paire de dames Fabienne et Judith Baumeyer de s’offrir un ticket pour Athènes.

Ce ne sera pas faute d’avoir essayé. Un peu à l’image des deux sœurs alémaniques, Santi Wibowo a aligné 31 tournois internationaux en 15 mois dans l’espoir de grappiller les points nécessaires pour figurer sur la sélection du 1er mai.

Interrompue dans sa préparation par un déchirement des ligaments croisés du genou en septembre 2002, l’actuelle 55e joueuse mondiale estime avoir tout donné.

«A Genève, mon but était de passer deux tours, explique Santi Wibowo. Mais rencontrer d’emblée la No8 mondiale n’était pas vraiment un cadeau».

Un espoir infime

Subsiste maintenant l’espoir infime d’obtenir une qualification à l’arraché, par la grâce d’un système de qualification des plus complexes qui mélange critères de sélections du CIO, des fédérations nationales, et quotas géographiques.

En clair, il faudrait qu’une bonne dizaine de joueuses ne puissent se rendre à Athènes pour que Santi Wibowo soit repêchée. La situation est similaire pour les sœurs Baumeyer.

D’ici à la parution de la liste définitive des participants au début de l’été, reste donc l’espoir. «Qui fait vivre, rigole Santi Wibowo. Mais si je me qualifie, ce sera un cadeau. Car j’ai déjà eu la chance de vivre l’aventure olympique à Atlanta en 1996».

La Genevoise mettait fin mardi – dans l’émotion – à une carrière de 23 ans des plus réussies sur les courts. Les sœurs Baumeyer sont, elles aussi, sur le départ. L’âge a-t-il joué un rôle dans leur déconvenue en vue d’Athènes?

Une stratégie adoptée partout

«Soit, on possède un niveau suffisant pour gagner des tournois internationaux et se qualifier sans encombre pour les JO, soit, il faut courir après les points en multipliant les tournois. Pour l’élite vieillissante suisse, il fallait grappiller…»

Celui qui parle ainsi est le responsable de la communication à Swiss Badminton. Stefan Mennella: «Ce qui a manqué, c’est un peu de talent. Mais il y a quatre ans, au vu de leur investissement, l’accès aux jeux de nos candidats à la qualification aurait été acquis».

Alors? «Alors cette année, tout le monde a multiplié les tournois internationaux. La stratégie de qualification par cumul de points a été reprise partout», explique Stefan Mennella.

Santi Wibowo constate pour sa part que le niveau de jeu a nettement progressé ces quatre dernières années en Europe.

L’arrivée de nombreux joueurs asiatiques contribue à cette évolution. Car pour longtemps encore, la Chine, l’Indonésie, la Corée ou la Malaisie resteront les nations phares du badminton.

Deux jeunes espoirs suisses ont d’ailleurs choisi de partir s’y entraîner.

swissinfo, Pierre-François Besson

– Jeannine Cicognini a perdu au deuxième tour contre Karina de Wit (19e mondiale) 11-5 11-8

– Santi Wibowo a été balayée par la Chinoise Hongyan Pi (8e mondiale) 11-2 11-1

– Fabienne et Judith Baumeyer ont échoué contre la paire écossaises Kirsteen McEwan/Yuan Wemyss

– Autre Suissesse, Jasmin Peng a été battue par la Suédoise Sofia Hansson 11-6 8-11 5-11

– Le Zurichois Christian Bösiger a perdu contre l’Ecossais Graig Goddard 15-9 17-14

– Par équipes, la Suisse n’était pas qualifiée dans une compétition remportée haut la main par le Danemark

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