Des perspectives suisses en 10 langues
pharmacie

Aujourd’hui en Suisse

Nous allons devoir faire preuve d’endurance, chers abonnés,

C’est Alain Berset qui le dit, le ministre en charge de la santé publique comparant l’effort collectif à un marathon. Un mois après l’instauration des premières mesures prévues par la loi sur les épidémies, le conseiller fédéral tire un premier bilan en relevant la bonne collaboration entre les cantons et la Confédération et la discipline observée par la population.

En un mois, nous sommes passés de la sidération à l’action face à l’incertitude. «Au lieu du péril croît aussi ce qui sauve», chante le poète Hölderlin.

Bonne lecture,

Lucerne
Keystone / Urs Flueeler

Un mois après la première ordonnance du Conseil fédéral face à la pandémie, Alain Berset a salué la bonne collaboration des cantons, comme des citoyens. Mon confrère Renat Künzi rappelle les faits saillants de ce premier temps du confinement en Suisse.

«Nous sommes toutefois loin d’être sortis d’affaire», a prévenu le ministre en charge de la santé publique, selon qui la gestion de la situation pourrait durer «plusieurs mois, voire plusieurs années», comme le relève Le Temps.

De son coté, le chef du Département de l’économie, a refusé de s’engager à ce que tout le monde soit sauvé de la faillite. En guise de justification, Guy Parmelin a déclaré, un rien énigmatique, que «les belles promesses ne font que rendre les fous joyeux», pointe notre confrère.

Mendrisio
Keystone / Davide Agosta

2019 fut une très bonne année pour les investisseurs immobiliers. Et les prévisions étaient excellentes pour 2020. C’était avant l’actuelle crise sanitaire qui menace d’entrainer une récession économique mondiale.

A fin 2019, la valeur des biens immobiliers avait augmenté de 3%, en particulier les immeubles d’habitation. Dans l’ensemble, les rendements ont été extrêmement satisfaisants pour les investisseurs. Alors en quoi le secteur peut-il être affecté par les conséquences économiques de la pandémie, puisque la plupart des locataires devraient être en mesure de payer leur loyer?

Ce ne sont pas tant les locataires privés qui causent des soucis, mais les petites entreprises, les commerces et les bureaux, qui sont des locataires importants et qui se trouvent à l’arrêt depuis plusieurs jours, sans sources de revenus et donc dans une situation financière difficile, relève notre article. Selon une société de conseil en immobilier, seule une hausse massive des taux en plus des difficultés actuelles pourrait causer un krach. Même si des corrections sont à prévoir, elle estime que le marché va se redresser.

Lausanne
Keystone / Laurent Gillieron

L’essentiel, l’accessoire, le superflu, voilà un beau sujet de dissertation. La copie du Conseil fédéral, elle, s’en tient à des considérations pratiques pour définir les activités essentielles à la lutte contre la pandémie, l’urgence sanitaire primant sur le reste.

Ce qui surprend mon confrère Luigi Jorio, ce sont des activités encore autorisées – donc implicitement considérées comme fondamentales pour la société – comme la vente des cigarettes.

Interpellé, l’économiste Sergio Rossi commente: «L’éducation est également un bien essentiel. Les écoles ont pourtant été fermées. Les choix politiques actuels ont principalement pris en compte la santé physique des gens, tout en fermant les yeux sur les kiosques et les cigarettes, par exemple. En poussant cette logique jusqu’au bout, on pourrait donc penser que le tabac est considéré comme un bien essentiel.»

pharmacie
© Keystone / Christian Beutler

Alors que des sommes importantes sont consacrées à la recherche d’une panacée contre le Covid-19, certains experts en santé mondiale craignent que la pandémie attise la crise latente du marché des antibiotiques, pointe ma consœur Jessica Davis Plüss.

Les antibiotiques n’agissent pas contre les virus tels que le Covid-19, mais ils constituent une ligne de défense contre les infections bactériennes secondaires, souligne-t-elle. Ce ne serait pas une préoccupation majeure si le marché des antibiotiques n’avait pas été négligé pendant des années.

Pourtant, les experts attirent depuis des années l’attention sur les périls qui menacent le marché des antibiotiques. Ces médicaments sont parmi les plus anciens, mais au fil des ans les abus et les utilisations inadéquates ont permis aux bactéries de développer des résistances. Il est donc urgent de développer de nouveaux antibiotiques.

Mais voilà, plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques, dont Novartis et Allergan, ont annoncé récemment qu’ils abandonnaientla recherche de nouveaux antibiotiques et l’an dernier deux start-up spécialisées dans ce domaine ont fait faillite.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision