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Entrepreneurs en quête de compétences

Parmi les entrepreneurs en quête de compétences se trouve Logitech, le fabricant de souris. Mouse senza fili o volanti da formula uno: alcuni dei prodotti Logitech (www.logitech.com)

Les difficultés à trouver le capital nécessaire freinent le processus de création d’entreprises.

Une étude récente démontre que le manque de personnel suffisamment qualifié constitue également un obstacle, non moins important.

L’essor des technologies de l’information, et d’Internet en particulier, ont mis en évidence les carences de la Suisse dans le domaine de la création d’entreprise.

Après la multiplication des séminaires dédiés à l’esprit d’entreprise, la création de chaires universitaires, l’aménagement partiel des conditions-cadre suite aux innombrables interventions des porte-drapeaux de la cause que sont Daniel Borel (Logitech) et André Kudelski (Kudelski SA), le soufflé du web est retombé.

Non sans laisser une mine d’informations à disposition des chercheurs. Une étude récente effectuée par la plate-forme z-link de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) à mis en évidence quelques éléments qui vont à l’encontre des stéréotypes.

Sur les 7113 véritables entreprises – qui ne sont ni des filiales, ni des spin off de sociétés existantes – créées entre 1996 et 1997, 3282 étaient toujours là en 2000.

Freins financiers et humains

La frilosité des banques est par exemple souvent citée comme un frein à la création d’entreprise. Certes, 23,5% des chefs d’entreprise interrogés estiment que les conditions de crédit sont défavorables. 22,3% considèrent que les limites de crédit sont insuffisantes.

En outre, 27,7% des sondés invoquent encore la faiblesse du capital de démarrage disponible au nombre des problèmes qu’ils ont rencontré en créant leur société.

Il faut savoir qu’en moyenne, le capital de démarrage nécessaire pour une entreprise en Suisse est de 88’393 francs. Toutefois, dans le secteur des services la moyenne atteint 88’995 francs, contre 146’886 francs dans le secteur high-tech.

Pour arriver à leur objectif, 10% des entrepreneurs ont eu recours à un crédit bancaire tandis que 17% ont bénéficié de fonds privés. L’écrasante majorité s’est donc autofinancée puisque 72% ont puisé dans leur épargne pour fonder leur société.

Mais au-delà de l’aspect financier, il y un autre élément qui freine considérablement la création d’entreprise en Suisse: le manque de main d’œuvre qualifiée. 28,8% des personnes interrogées avancent cet argument et 21,8% estiment que cette main d’œuvre est trop onéreuse.

L’argent ne fait pas tout

Cette information ne manquera pas de faire réfléchir le monde politique au moment où le ministre de l’économie veut faire basculer la Suisse dans l’économie du savoir et que le Parlement rabote les fonds alloués à la formation et à la recherche.

Mais l’étude révèle en outre d’autres informations qui permettront de mesurer le chemin que l’économie suisse doit encore parcourir pour réaliser sa mutation.

Sur les 7113 entreprises considérées, 80% étaient actives dans le secteur des services, 8,5% dans la construction et 7,5% dans l’industrie.

Seul 2,2% des nouvelles entreprises suisses étaient actives dans le segment du high-tech. En revanche, le taux de succès de ces entreprises technologiques (49%) est supérieur à la moyenne (46%)

S’agissant des motivations des entrepreneurs, le souci d’indépendance arrive en première position avec 77% des opinions exprimées. Viennent ensuite la réalisation personnelle (60%), celle d’une idée individuelle (54%). L’argument financier ne recueille que 18% des suffrages.

swissinfo, Jean-Didier Revoin

– Une étude publiée par z-link, plate-forme de l’EPFL, sonde les entreprises créées entre 1996 et 1997 et qui ont survécu à l’éclatement de la bulle internet.

– Avant les besoins en capital, les chefs d’entreprise avancent l’insuffisance de main d’œuvre suffisamment qualifiée comme un frein important à la création d’entreprise en Suisse.

– Les personnes qui ont décidé de franchir le pas avaient en moyenne 17ans d’expérience professionnelle et un âge moyen de 39,3 ans.

– 43% de ces nouvelles entreprises se sont appuyées sur un capital de démarrage de moins 5000 francs et 40% avaient besoin d’une somme allant de 5001 à 50’000 francs.

– 13% ont eu besoin d’une somme située entre 50’001 et 250’000 francs tandis que 3% ont exigé un montant situé entre 250’001 et 1 million de francs. Elles n’étaient plus qu’1% à avoir bénéficié de plus d’un million pour démarrer leurs activités.

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