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Ces entreprises qui disparaissent

La déroute de Gretag Imaging illustre la déconfiture de nombreuses PME suisses. Keystone

En Suisse, le nombre de faillites de sociétés a bondi de 10,8% l'année dernière. Il retrouve ainsi son niveau de 1998.

Les restructurations des grands groupes ont eu un effet boule-de-neige, entraînant la fermeture de nombreuses PME.

Au total, les faillites (sociétés et personnes privées) ont augmenté de 8%, indique l’agence Creditreform dans un communiqué. Pour les privés, la hausse est de 5,9% (4800 procédures). Pour les sociétés, la progression est plus forte encore: 10,8% (4002 cas).

Globalement, le solde reste toutefois positif, puisque la Suisse a enregistré une croissance nette du nombre de sociétés de 5%.

Restructurations

Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation du nombre de faillites de sociétés.

Ces dernières années, les restructurations de grands groupes industriels ont été particulièrement nombreuses. Les effets se sont répercutés sur les sous-traitants, souvent des petites et moyennes entreprises (PME), qui ont dû mettre la clé sous le paillasson.

D’autres secteurs, le secteur financier entre autres, ont aussi été touchés par la crise. Là encore, les PME qui en dépendaient n’ont pas survécu.

Zurich très touché

Zurich est l’illustration de ce phénomène boule-de-neige, avec une hausse des faillites de sociétés de 21,5%.

«Les entreprises qui gravitaient autour de Swissair, par exemple, ont été touchées de plein fouet par la débâcle de la compagnie aérienne», précise Eric Girod de Creditreform.

En tant que centre de technologie, Zurich a également subi la désintégration de la branche Internet. Une sorte de sélection naturelle s’est produite dans ce secteur.

Internet et les start-up déchues

Enivrées par l’envol d’Internet, les start-up se sont multipliées. Elles sont devenues trop nombreuses. Certaines ont dû renoncer. Le phénomène n’est pas nouveau. Mais c’est aujourd’hui qu’on en mesure pleinement les effets.

«Les faillites sont un indicateur retardé de la conjoncture», explique Max Zumstein du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).

«Des mois, voire des années, peuvent s’écouler entre le moment du dépôt de bilan et la prise en compte d’une faillite dans les statistiques», poursuit le chef de la section politique conjoncturelle.

Facteurs extérieurs

Cette hausse du nombre des faillites s’inscrit aussi dans un contexte plus global de crise.

«L’économie mondiale s’est ralentie. Les principaux partenaires économiques de la Suisse, notamment l’Allemagne, ont souffert. Et donc nos exportations en pâtissent également», commente Eric Girod.

Suisse romande plus résistante

Même si la situation s’est nettement dégradée en fin d’année, la Suisse romande s’en sort mieux que la moyenne avec une hausse des faillites de 3,4%.

A l’opposé, le Tessin affiche la pire performance, avec une augmentation de 32%.

Faillites de privés

L’augmentation des faillites de personnes privées est moins marquée que pour les sociétés. La hausse est de 5,9%.

Elle résulte notamment de la récente révision de la loi sur les poursuites, selon l’agence Creditreform. Ainsi, certains débiteurs ont obtenu l’ouverture de trois faillites.

Avenir

Pour l’année en cours, Eric Girod s’attend à une nouvelle augmentation de 5 à 10% du nombre total des faillites.

swissinfo, Alexandra Richard

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