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Essais cliniques: l’Afrique du Sud veut renforcer ses contrôles

Les géants de la pharmacie, comme Novartis ou Roche, testent leurs médicaments en Afrique du Sud. Trop librement, estime le gouvernement sud-africain qui veut mettre de l’ordre dans ce domaine.

Les géants de la pharmacie, comme Novartis ou Roche, testent leurs médicaments en Afrique du Sud. Trop librement, estime le gouvernement sud-africain qui veut mettre de l’ordre dans ce domaine.

Cette décision fait suite aux récents décès de cinq femmes sur lesquelles étaient testés des produits contre le sida. Pour éviter de nouveaux accidents et pour prévenir tout abus, les autorités sud-africaines ont décidé d’agir.

Ainsi, un comité national d’éthique va être créé prochainement. Il sera chargé de renforcer les contrôles et de s’assurer que les volontaires des tests ont bel et bien été informés des risques qu’ils encourent.

Depuis quelques années, l’Afrique du Sud est devenue un terrain de prédilection pour les essais cliniques de l’industrie pharmaceutique. On y dénombre, par exemple, pas moins de 25 centres qui pratiquent des expériences exclusivement consacrées à des produits antisida.

Pour l’industrie pharmaceutique, l’Afrique du Sud détient plusieurs atouts. Elle dispose, à la fois, d’un bon réseau hospitalier et d’un réservoir infini de volontaires, souvent issus des milieux les plus défavorisés.

Roche et Novartis, deux des principales multinationales pharmaceutiques installées en Afrique du Sud, pratiquent bien entendu, elles aussi, l’expérimentation. Mais pas dans le domaine du sida.

Selon le directeur médical de Novartis, les expériences de sa société sont soumises à un contrôle similaire à celui exercé dans d’autres pays. Mais au ministère sud-africain de la Santé, on avoue qu’une fois le test approuvé, plus aucune surveillance n’est exercée.

Ainsi, un professeur de l’université de Johannesburg a été révoqué récemment parce qu’il avait truqué les essais d’un traitement contre le cancer du sein. Chez Roche, on admet, d’ailleurs, qu’en l’absence d’inspecteurs, le ministère sud-africain de la Santé n’est pas en mesure d’exercer de réels contrôles.

Valérie Hirsch, Johannesbourg

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