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Euro 2008: Zurich à nouveau dans la course

Image virtuelle du futur stade Letzigrund Keystone

Il y a six mois, Zurich semblait avoir perdu espoir d’accueillir des matches de l’Euro 2008. Aujourd’hui, la ville reprend confiance.

Par contre, la votation populaire qui a vu les Genevois refuser d’accorder un nouveau crédit à leur stade rend la participation de la ville du bout du lac plus incertaine.

Les championnats d’Europe de football 2008, qui seront accueilli conjointement par la Suisse et l’Autriche, vivent au rythme des soubresauts qui entourent la question des stades.

Il y a peu, les organisateurs de la manifestation recevaient une bonne nouvelle émanant d’officiels de la ville de Zurich et affirmant que les plans de rénovation du Stade du Letzigrund étaient à nouveau à prendre en considération.

Mardi, L’exécutif des bords de la Limmat affirmait qu’aucun recours n’avait été déposé contre le plan d’aménagement du stade zurichois. Et qu’il y avait toutes les chances qu’il n’y ait pas de recours non plus contre le permis de bâtir.

Le permis de construire devrait être accordé à la ville à la suite du scrutin du 5 juin prochain, pour autant que la population approuve un crédit de 110 millions de francs.

«Nous sommes très heureux de la tournure des événements», explique Urs Spinner, porte-parole du département des constructions de la ville de Zurich.

«La prochaine grande échéance est la votation du mois de juin, et en cas d’acceptation du crédit nous devrions réussir notre pari. Nous saurons à la mi-juin si Zurich prendra ou non part à l’Euro 2008.»

En cas d’acceptation par le peuple, la construction démarrerait au 1er décembre pour se terminer à l’été 2007.

«Je pense que le plus dur est désormais derrière nous, estime encore Urs Spinner. Mais nous avons encore besoin de la permission définitive pour débuter les travaux. Nous sommes confiants.»

Quatre rendez-vous

Au moment de recevoir l’organisation de l’Euro 2008, l’Association suisse de football affirmait être en mesure d’organiser les matches de la manifestation dans quatre stades: Berne, Bâle, Genève et Zurich.

Mais au fil du temps, les plans de rénovation du stade du Hardturm en complexe sportif ont rencontré l’opposition des riverains et de plusieurs association. Miné par les procédures juridiques, ce projet a finalement été abandonné au mois de septembre dernier par les responsables du dossier de la ville de Zurich.

Une décision à laquelle l’UEFA – organe de gouvernement du football européen qui a octroyé à la Suisse et à l’Autriche l’organisation de l’Euro 2008 – a réagi violemment. Menaçant même de retirer le tournoi aux organisateurs si une solution n’était pas trouvée rapidement.

L’idée de la rénovation de l’autre stade zurichois, le Letzigrund, était alors évoquée mais personne ne semblait trop y croire. Faute de temps notamment.

Christian Mutschler, directeur suisse de l’Euro 2008, accueille donc avec soulagement l’évolution récente après la déception concernant le Hardturm.

«C’est une très bonne nouvelle, dit-il. Je suis assez sûr que le projet du Letzigrund va passer la rampe et que des matches de l’Euro seront joués dans ce stade.»

Un mal de tête potentiel

Les progrès à Zurich sont cependant contrebalancés par les nouvelles en provenance de l’autre bout de la Suisse. Le mois dernier à Genève, la population a refusé – en votation – un nouveau crédit municipal de 2,5 millions francs, destiné à rembourser une partie de la dette de la Fondation du Stade de Genève, qui se monte à 10 millions.

Les 7,5 millions restants devaient être injectés par des investisseurs privés – Credit Suisse, Jelmoli et la Fondation Hippomène – mais leur manne dépendait de l’acception du crédit public.

Marc Schipperijn, président de la Fondation Stade de Genève affirme que des discussions sont actuellement en cours avec ces investisseurs pour voir dans quelle mesure ils sont tout de même prêts à injecter du capital.

«Si nous avons des signes positifs de leur part, nous allons tenter de trouver une solution viable. Mais si les signaux sont trop négatifs, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous déclarer en faillite.»

Possibilité de faillite

Si d’aventure la faillite de la Fondation du Stade de Genève venait à être prononcée, la propriété du stade passerait automatiquement à l’entreprise de construction Zschokke (débiteur de la Fondation), qui serait autoriser à vendre l’ouvrage pour récupérer son argent.

Pour Marc Schipperijn, ces problèmes ne devraient pas avoir de répercussions sérieuses sur l’Euro 2008. Selon lui, tout sera légalement réglé avant le début des Championnats d’Europe dans trois ans.

«Une chose est certaine, c’est que le stade ne sera pas démoli car le canton de Genève ne le permettra pas», explique Marc Schipperijn qui est également directeur financier du Département de l’aménagement, de l’équipement et du logement de Genève.

Le problème principal à régler est pour l’heure de savoir quoi faire avec ce stade de 114 millions de francs. Le club du Servette, principal locataire, a été déclaré en faillite au mois de février et éjecté hors de l’élite footballistique suisse.

Le stade a également été boudé par l’Association suisse de football qui a préféré organiser les deux prochains matches de qualification de l’équipe de Suisse pour le prochain Championnat du monde à Bâle et à Berne.

Euro 2008

Christian Mutschler, pour sa part, admet ne pas être enchanté de la tournure de la situation actuelle autour de la question du Stade de Genève, mais se dit confiant dans la tenue des rencontres de l’Euro 2008 dans la ville du bout du lac Léman.

«Pour l’instant, nous avons un contrat signé en bonne et due forme. Si quelque chose devait changer, nous serions obligés de revoir la situation mais le stade ne va pas disparaître d’un coup de baguette magique dans les deux semaines ou deux ans à venir», rassure-t-il.

«Bien sûr, poursuit-il, la situation n’est pas idéale mais je suis convaincu que le canton et la ville de Genève vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour accueillir les rencontres de l’Euro.»

«Ce rendez-vous est l’occasion rêvée pour montrer au monde que la Suisse n’est pas juste une petite île perdue au milieu de la grande Europe, mais que nous sommes bel et bien capable de recevoir un événement d’envergure comme celui-ci.»

swissinfo, Adam Beaumont
(Traduction et adaptation de l’anglais : Mathias Froidevaux)

– Selon les officiels de la ville de Zurich, la rénovation du stade du Letzigrund pourrait être prête à temps afin d’y recevoir les matches de l’Euro 2008.

– En ce sens, la votation du 5 juin prochain concernant le permis de construction et un crédit de 110 millions de francs est cruciale.

– L’autre grande ville de Suisse, Genève, vit également au rythme des soubresauts de son stade et des dettes de la Fondation du Stade de Genève qui se montent à 10 millions de francs.

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