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Fabian Jeker, symbole de la fin des «dinosaures»

Fabian Jeker (gauche) discute avec Oscar Camenzind, lors la 8ème étape du Tour de Suisse. Keystone

A trente-six ans, Fabian Jeker est passé tout près de remporter le Tour de Suisse. Mais pour une petite seconde, le Bâlois à terminé derrière le vainqueur allemand Jan Ullrich.

Au-delà de ce résultat, c’est le cyclisme suisse qui se trouve à un tournant. Les dinosaures vont passer la main. Qui, parmi les jeunes loups, assurera la relève?

L’Allemand Jan Ullrich (31 ans) – candidat au podium final lors du Prochain Tour de France qui débute le 3 juillet à Liège – a remporté, dimanche dernier, le 68e Tour de Suisse.

Après 1434,1 km de course il a précédé le Suisse Fabian Jeker d’une seconde au classement général. Traduite en mètres, cette différence représente 11,60 m. En 1987, le même écart séparait déjà le vainqueur américain de l’épreuve suisse Andrew Hampsten du second hollandais Peter Winnen.

Fabian Jeker encore au top



Du côté suisse, seul le vétéran Fabian Jeker de l’équipe Saulnier Duval a réussi à sortir véritablement du lot. Troisième en 1992, le Bâlois a réussi une grande performance douze ans plus tard pour terminer – de justesse – sur la seconde marche du podium. «Je suis un champion, je sais perdre», confiait-il une fois la ligne d’arrivée franchie.

«C’est dommage, relevait tout de même un peu déçu, Mauro Gianetti, manager de Saunier Duval-Prodir. Fabian ne retrouvera pas une nouvelle chance de remporter le Tour de Suisse.»

Malgré une belle longévité, le coureur de 35 ans arrive en effet au terme de sa carrière. Il ne devrait d’ailleurs pas postuler pour une place aux prochains Jeux olympiques.

Soupe à la grimace chez Phonak

Cette belle performance tranche avec la soupe à la grimace du clan Phonak. «Nous sommes venus avec une équipe B sur ce tour, tentait de s’excuser Oscar Camenzind. L’équipe A a participé au Dauphiné Libéré.»

Seule équipe suisse de première division, Phonak n’a réussi qu’à arracher une victoire d’étape grâce au revenant Nikki Aebersold. Après cinq années de traversée du désert, ce dernier a remporté la sixième étape en solitaire (Frutigen – Linthal).

Il ajoute ainsi une quatrième victoire d’étape sur le Tour de Suisse après ses succès à Zurich (1997), Huttwil et Berne (1998).

Fin d’une époque… quel avenir?

Les autres coureurs suisses de la formation Phonak (Zülle, Aebersold, Camenzind, Elmiger, Moos, Rast, Schnider), ont échoué dans leur quête de succès. Des échecs emblématiques de la fin d’une époque. Celles où les Suisses jouaient dans la cour des grands.

A l’image d’Alex Zülle, d’Oscar Camenzind ou de Laurent Dufaux, les meilleurs coureurs de ces dernières années vont mettre un terme à leur carrière. Début juillet, et malgré la présence de l’équipe Phonak, seule une poignée d’Helvètes tenteront leur chance sur les routes du prochain Tour de France.

A l’heure actuelle, les véritables forces vives du cyclisme suisse sont les frères Zberg, Alexandre Moos, Steve Zampieri, Niki Aebersold et Daniel Schnider.

Quels sont, dès lors, les noms qui pourraient émerger à l’avenir? Fabian Cancellara (23 ans), Rubens Bertogliati (25), Martin Elmiger (26) et Olivier Zaugg (23) semblent les mieux placés pour assurer la relève.

David Loosli (24), Michel Albasini (24), Grégory Rast (24), Johan Tschopp (22 – le seul néo-pro suisse de la cuvée 2004) et Aurélien Clerc (25) complètent cette jeune garde. Symbole d’une nouvelle ère.

swissinfo, Pierre-Henri Bonvin

144 coureurs au départ, 106 à l’arrivée.
35 abandons dont trois Suisses: David Loosli, Olivier Zaugg et Markus Zberg.
En 1987 le Tour de Suisse s’était déjà joué pour une seconde.

– Après Ludwig Geyer (1934) et Hennes Junkermann (1959 et 1962), Jan Ullrich est le troisième Allemand à inscrire son nom au palmarès du Tour de Suisse.
– Le Bernois Niki Aebersold a signé la seule victoire suisse de l’édition 2004.
– En 1941, lors d’un Tour de Suisse en trois étapes, les Suisses Josef Wagner et Werner Buchwalder bouclaient les 600 kilomètres à égalité de temps. Pour les départager, un sprint fut organisé. Il tourna à l’avantage de Wagner.

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