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Feu vert gouvernemental pour les parcs naturels

Les candidats au titre de Parc National ne manquent pas. Comme le Val Maderan, dans le canton d'Uri. Keystone

Les régions qui veulent créer des parcs naturels d'importance nationale pourront compter sur l'aide financière et sur un label de la Confédération.

Le gouvernement a décidé mercredi d’octroyer à terme 10 millions de francs par année à ces futurs sites.

Les parcs naturels reviennent de loin: en février 2004, le Conseil fédéral (gouvernement) décidait de remettre la création de nouveaux sites à plus tard. Pour raisons d’économies, il retirait le dossier de son programme de législature 2004-2007.

Grosse déception dans le monde politique, où un seul parti, l’UDC (droite nationaliste), s’était clairement opposé à l’idée. Plus de 300 communes du pays avaient alors demandé au Conseil fédéral de revenir sur sa décision. Une motion dans ce sens avait même été déposée au Parlement.

Le dossier a par conséquent refait surface l’année suivante, pour aboutir ce mercredi à l’annonce de l’entrée en vigueur pour le 1er décembre 2007 de la modification de la Loi sur la protection de la nature et du paysage et de l’ordonnance sur les parcs.

De 100 à 4 km²

La nouvelle législation prévoit trois types de parcs (voir ci-contre):

Les parcs nationaux, qui seront divisés en deux zones. La partie centrale offrira un habitat intact à la faune et à la flore. D’une superficie minimale 100 km² dans les Alpes et les Préalpes, de 75 km² dans le Jura et de 50 km² sur le Plateau, son accès public sera strictement limité. La partie périphérique, servant de zone de transition, pourra inclure des petites localités à caractère rural.

Les parcs naturels régionaux, qui seront des territoires ruraux d’au moins 100 km², mettant en valeur le patrimoine naturel et culturel de la région et permettant de maintenir des emplois et de favoriser la vente de produits régionaux.

Enfin les parcs naturels périurbains, qui seront des «mini» parcs nationaux à proximité des agglomérations. La zone centrale devra avoir une superficie d’au moins 4 km².

Premières conventions en 2008

Les régions qui veulent poser leur candidature doivent le faire jusqu’au 31 janvier 2008 auprès de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Celui-ci étudiera le montant que la Confédération peut apporter et octroiera un label «Parc».

Les premières conventions-programmes pour les années 2008 à 2011 sont prévues pour l’automne prochain.

Une série de directives et de normes devront être respectées. Les cantons devront notamment veiller à la participation démocratique de la population des communes concernées tout au long du projet de parc.

Et naturellement, pour recevoir l’appui fédéral, le parc devra occuper un site de grande qualité naturelle et paysagère.

Qualité et gestion professionnelle

Les candidats devront présenter un plan de management. Les communes fixeront pour dix ans dans une charte les objectifs et les mesures liés au parc. Une assurance de qualité et une gestion professionnelle sont également exigées.

L’organe responsable du parc aura la possibilité d’octroyer un label «Produit» pour améliorer la commercialisation des produits et services du site ainsi que pour renforcer les filières de production de la région.

Les candidatures ne devraient pas manquer. Une vingtaine de régions ont déjà bénéficié de soutiens et présenteront certainement leurs projets dans les délais impartis.

swissinfo et les agences

La nouvelle législation prévoit trois catégories de parcs naturels d’importance nationale:

– Dans les parcs nationaux, l’évolution des processus naturels est laissée à elle-même, avec un minimum d’intervention humaine.

– Les parcs naturels régionaux permettront de mettre en valeur les qualités naturelles et culturelles d’une région, dans une perspective de développement durable.

– Les parcs naturels périurbains quant à eux serviront principalement à sensibiliser les populations citadines à la nature.

Pour l’heure, la Suisse n’a qu’un Parc national, dans la vallée alpine de l’Engadine (canton des Grisons). Créé en 1914 sur 172,4 km², il abrite 30 espèces de mammifères, 100 espèces d’oiseaux et 650 variétés de plantes. Il accueille chaque année quelque 150’000 visiteurs.

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