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Converium repousse une offre hostile venue de France

Converium ne veut pas devenir français. Keystone

Le réassureur français Scor a fait une offre de reprise à Converium, dont il a acquis 32,9% du capital. Mais le Zougois fait la fine bouche.

Pour le réassureur, les 3,1 milliards de francs proposés ne reflètent ni sa valeur ni ses perspectives.

Le prix proposé (21 francs par action) par le groupe hexagonal représente une prime de 11,7% par rapport au cours de clôture de Converium, vendredi soir

Le conseil d’administration du second réassureur suisse s’est toutefois prononcé à l’unanimité contre cette offre non sollicitée, indique Converium dans un communiqué.

L’ex-Zurich Re juge que la proposition ne reflète pas sa valeur et ses perspectives de croissance. Et qu’elle n’est pas dans l’intérêt de l’entreprise, de ses actionnaires et de ses clients.

«Converium est un réassureur rentable et solide», souligne le communiqué. Un réassureur qui pense pouvoir atteindre un rendement sur fonds propres de 14% d’ici à 2009.

Converium est d’autant plus ambitieux qu’il s’attend à une réévaluation de sa notation (de BBB+ à A-) après la vente de ses affaires en Amérique du Nord.

Cette nouvelle notation pourrait lui permettre d’étendre ses activités en Angleterre et en Australie notamment, qui exigent une solvabilité élevée.

Scor a regretté la réaction initiale de Converium. Le groupe français se dit convaincu qu’un rapprochement représente «une opportunité stratégique unique» de donner naissance au numéro cinq mondial de la branche.

Vague de consolidations

Sorti d’une solide crise en 2004 et dans le chiffres noirs depuis 2006, Converium avait pour principal actionnaire jusqu’ici le financier Martin Ebner (12,5% à travers sa société de participation Patinex). Mais Scor est passé devant.

La manœuvre du groupe français – acquéreur des activités de réassurances d’Axa et de l’Allemand Revios – n’est pas étonnante en soi.

Le secteur de la réassurance vit une vague de consolidation, due surtout aux effets des attentats du 11 septembre 2001 et des ouragans aux Etats-Unis.

Déjà Paris Re en janvier

Scor n’est d’ailleurs pas le premier intéressé par Converium. Son concurrent hexagonal Paris Re avait manifesté son intérêt le mois dernier déjà.

Le journal financier suisse Finanz & Wirtschaft affirmait récemment que le Zougois pouvait intéresser des concurrents concentrés sur les Etats-Unis, lui l’étant avant tout sur l’Europe et l’Asie.

swissinfo et les agences

Assurance des assurances, la réassurance protège l’assureur contre les pertes de patrimoine consécutives aux versements effectués à ses assurés après réalisation du risque couvert.

Le principe est que l’assureur cède par contrat tout ou partie de son portefeuille – son risque et sa prime – à un ou plusieurs réassureurs (diversification du risque).

La réassurance renforce la stabilité des résultats et la sécurité financière de l’assureur.

Elle le protège des sinistres qui pourraient mettre son existence en danger, lui permet de disposer de liquidités plus importantes et d’assurer davantage de risques ou des risques plus lourds.

Converium, Zoug

Primes brutes encaissées 2005: 2 Mrd. USD (2,5 Mrd Fr.)
Bénéfice net 2005: 69 Mio. USD (85 Mio. Fr.)
Perte 2004: 582 Mio. USD (720 Mio. Fr.)

Scor, Paris

Primes brutes encaissées 2005: 2,8 Mrd. Euros (4,5 Mrd. Fr.)
Bénéfice net 2005 (après impôts): 131 Mio. Euros (213 Mio. Fr.)

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