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La BCE ravive l’espoir des exportateurs suisses

La BCE abaisse le prix de l’argent. Keystone

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a fini par abaisser son taux d'intérêt directeur d'un demi-point, à 2%.

Un espoir pour les exportateurs suisses qui ont tout à gagner de l’amélioration de la croissance des pays de l’Union monétaire.

Enfin! La Banque centrale européenne a décidé de faire un geste en faveur de la croissance des pays membres de l’Union économique et monétaire (UEM).

En fixant son taux d’intérêt directeur à 2%, la BCE a fini par céder aux appels du pied répétés des différents pays membres de l’UEM.

Du fait de la monnaie unique, les gouvernements sont assujettis aux décisions de l’institut d’émission monétaire européen basé à Francfort.

Et ils ne disposent plus de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour soutenir l’activité économique dans leur pays.

Une baisse historique

Même si elle arrive tardivement, cette huitième détente monétaire devrait quand même favoriser légèrement les perspectives économiques des pays de l’Union européenne (UE).

En facilitant les conditions auxquelles les entreprises peuvent emprunter de l’argent, et donc rembourser leurs dettes, la BCE compte redonner un peu de souffle aux entreprises basées sur le territoire de l’UE, et à l’économie allemande en particulier.

Une décision qui ne peut que satisfaire l’industrie suisse d’exportation, puisque l’Allemagne et l’Union européenne absorbent la plus grande partie des produits helvétiques. Même si ses effets ne se feront pas ressentir avant plusieurs mois.

L’euro poursuit son appréciation

Mais un autre danger potentiel guette l’économie suisse: une nouvelle appréciation du franc.

«Cette baisse de taux peut être interprétée de deux façons: elle favorise les principaux partenaires commerciaux de la Suisse, et donc, ses exportations, explique Bernard Lambert.

Mais elle peut aussi entraîner une dépréciation de l’euro face au franc, ce qui est nettement moins bon puisqu’elle rendrait les produits suisses plus chers», explique Bernard Lambert.

Le risque de déflation s’installe…

Mais l’économiste de la banque Pictet, à Genève, reste confiant. «Depuis l’annonce de la baisse, les cours de l’euro ne se sont pas effondrés, au contraire». En effet, mercredi en fin de journée, un euro s’échangeait contre 1,1842 dollar ou 1,5408 franc.

Reste un dernier écueil sur la voie du rétablissement de l’économie suisse entrée en récession cette année: le spectre de la déflation.

Dans les faits, elle se traduit par une baisse prolongée du niveau général des prix, qui engendre un fort recul, voire un gel de la consommation. Et accroît d’autant la morosité conjoncturelle.

«Il existe un risque sérieux de voir l’économie suisse entrer en déflation, mais on n’en est pas encore là», rassure Bernard Lambert.

swissinfo, Jean-Didier Revoin

La BCE a baissé son taux d’intérêt directeur de 0,5%, à 2%.

C’est le niveau le plus bas depuis la création de l’UEM.

La mesure devrait soulager les économies européennes, en particulier l’Allemagne.

Et la perspective de voir ces économies se reprendre même légèrement fait frémir les exportateurs suisses au moment où la Suisse entre en récession.

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