Les Chemins de fer fédéraux vous observent
Dès octobre, des centaines de wagons disposeront de caméras vidéos de surveillance. A terme, l’ensemble des trains régionaux en seront équipés.
Les Chemins de fer fédéraux veulent ainsi lutter contre la forte hausse du nombre d’agressions et de déprédations. Qui ont doublé en un an.
Cet automne, 225 premiers wagons disposeront d’une caméra destinée à surveiller ce qui ce passe dans les trains, sur les lignes dites à problèmes. Cette mesure sera d’abord introduite en Suisse romande. Elle s’étendra au reste du pays d’ici 2005.
La présence de caméras vidéos dans les wagons n’est pas une nouveauté. «Une expérience-pilote a déjà été menée du printemps 2001 au printemps 2003 sur la ligne Genève-Lausanne», rappelle à swissinfo Roland Binz, porte-parole des CFF. Et, depuis ce printemps, une deuxième est en cours sur la ligne Olten-Bâle-Delémont.
«Ces expériences ont permis une réduction de 80% du vandalisme», dit encore Roland Binz. Mais, après l’agression qui a récememnt coûté la vie à un jeune passager en gare d’Yverdon, les mesures de sécurité doivent absolument être renforcées.
Les chiffres illustrent l’augmentation de la violence. En 2002, 345 incidents ont été signalés dans les trains. C’est deux fois plus que l’année précédente (160).
Des coûts importants
Pour autant, tous les faits et gestes des passagers ne seront pas systématiquement observés par les CFF. Qui affirment que «les images ne seront visionnées que si un passager se plaint d’actes délictueux».
Les images qui n’auront pas été visionnées seront détruites dans un délai de 24 heures.
Les CFF veulent placer des caméras de surveillance sur toutes les lignes à risques. Les wagons de nouvelle génération seront équipés lors de leur construction. Mais les plus anciens véhicules devront être transformés.
Il en coûtera entre 30 000 et 40 000 francs par wagon. Les Chemins de fer fédéraux devront donc débourser des millions de francs.
«Ces dépenses ne provoqueront cependant pas de hausse des prix des billets, précise Roland Binz. Les frais d’équipement seront compensés par une baisse des coûts des déprédations.»
Pour les deux dernières années, affirme l’ancienne régie, ces coûts se montent en moyenne à six millions de francs par an.
Des patrouilles de police
Dans le canton de Zurich, une autre solution a été retenue pour lutter contre les agressions et les déprédations dans les RER notamment. En effet, la police patrouille sur les lignes à problèmes après 21h00.
Les syndicats des services publics soutiennent cette initiative. Et le directeur général des CFF la salue. D’ailleurs Benedikt Weibel espère que cet exemple sera suivi par d’autres cantons
Mais ces patrouilles coûtent cher au canton de Zurich. Qui dépense 14 millions de francs par an à cet effet.
Et, en cette période de compressions budgétaires, il y a peu de chances que ce système se généralise.
De son côté, l’Association transports et environnement (ATE) souhaite que l’on réintroduise le personnel d’accompagnement dans les RER ainsi que dans les trains régionaux, au lieu d’installer des caméras de surveillance.
swissinfo, Olivier Pauchard
160 incidents ont été signalés dans les trains en 2001.
345 ont été signalés en 2002, soit plus du double.
Tous ces incidents (agressions, déprédations) coûtent en moyenne 6 millions de francs par an aux CFF.
– La violence dans les trains a fait couler beaucoup d’encre en Suisse ces derniers temps.
– Une agression commise en gare d’Yverdon (Vaud) le 1er juin s’est soldée par la mort d’un jeune homme de 19 ans.
– La victime a été tué par quatre autres jeunes qui l’avaient d’abord racketté sur la ligne Payerne-Yverdon.
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