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Primes d’assurance encore à la hausse

Les primes vont peser encore plus lourdement sur le budget des assurés à revenus modestes. Keystone Archive

Les Suisses devraient voir leur assurance maladie augmenter encore l’année prochaine. Plusieurs caisses annoncent déjà jusqu’à 10% de hausse.

Des spéculations qui tombent en plein débat sur l’augmentation constante des coûts de la santé et sur la réduction des primes pour les familles à bas revenus.

Les primes de l’assurance maladie de base pourraient une nouvelle fois prendre l’ascenseur l’an prochain. Si le ministre de la santé Pascal Couchepin estimait en mai que la hausse ne dépasserait pas les 5%, certains assureurs évoquent déjà entre 8 et 10% d’augmentation.

Cette fourchette est «assez réaliste», a déclaré lundi André Grandjean, membre de la direction du Groupe Mutuel qui compte près de 700’000 assurés.

Si les caisses Helsana et Swica n’ont pas souhaité se prononcer avant la remise de leurs propositions de hausse à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) fin juillet, plusieurs autres assureurs, dont Visana, ont estimé que l’augmentation devrait tourner autour de 8%.

En cause, la hausse des coûts de la santé qui ont progressé de 5,4% en 2004, selon Nicole Bulliard, porte-parole de santésuisse, le concordat des assureurs maladie. Or, pour fixer les montants dus par les assurés, les caisses se basent sur la croissance des coûts, qu’elles multiplient par un facteur compensatoire de 1,5.

Le prix de Tarmed


Parallèlement, les assurés vont payer l’an prochain la politique de certaines caisses, qui n’ont volontairement pas augmenté leurs primes autant qu’elles l’auraient dû en 2005, estime Michel Liebmann, directeur du marketing de la caisse Intras. L’introduction l’an dernier du tarif médical unifié Tarmed pèse également sur les finances des assureurs, affirme-t-il.

Par ailleurs, il faut tenir compte des particularités et des différences entre les tarifs appliqués dans chaque région, souligne Nicole Bulliard. Les disparités sont telles entre les cantons que ces données ne sont pas comparables, renchérit Jean-Paul Diserens, directeur de la caisse Assura.

A ses yeux, évoquer des pourcentages dans le cas des augmentations de primes revient à donner une fausse information aux assurés. «Dans une caisse bon marché, même si le pourcentage d’augmentation est élevé, la hausse sera plus basse que dans une caisse chère», explique-t-il.

«Changement de priorité»

Du côté du Groupe Mutuel, on nuance les effets négatifs de la hausse. Pour André Grandjean, cette augmentation des primes correspond à un «changement de priorité» chez les assurés qui veulent être encore mieux soignés.

Si les perspectives d’augmentation sont importantes, elles ne sont pas définitives. L’OFSP peut obliger jusqu’à fin septembre les assureurs à revoir leurs propositions. Les tarifs officiels appliqués en 2006 seront publiés les tous premiers jours d’octobre, indique Daniel Wiedmer, de l’OFSP.

La parole au peuple


Sur ce sujet toujours très sensible de l’assurance maladie, le peuple suisse sera prochainement appelé une nouvelle fois aux urnes, pour se prononcer sur deux initiatives populaires.

La première, dite «pour une caisse maladie unique et sociale» émane du Mouvement populaire des familles et de certains milieux de gauche. Elle veut inscrire dans la Constitution le principe d’une caisse maladie unique et étatique, qui fixerait ses primes en fonction du revenu des assurés.

La seconde, dite «pour la baisse des primes d’assurance-maladie dans l’assurance de base» émane de l’UDC (parti de la droite dure). Elle vise à ne plus rendre obligatoire qu’une couverture minimale d’assurance et de laisser le reste au régime de l’assurance privée.

swissinfo et les agences

La facture globale du système suisse de santé a été de 49,9 milliards de francs en 2003
Sur ce total, 32,6% a été pris en charge par l’assurance maladie, 31,5% par les ménages, 18% par l’Etat et le reste par les assureurs privés, par l’AVS/AI et par l’assurance accidents.

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