Football: la Suisse peut nourrir bien des regrets

A l'image de Chapuisat devant le gardien Dabanovic, la Suisse s'est heurtée à une solide équipe slovène. Keystone

A onze contre dix dès la 38ème minute, les joueurs suisses sont passés à côté d'une victoire qui ne devait pas leur échapper. A Ljubljana, les Helvètes ont mené à deux reprises mais se sont fait rejoindre par des Slovènes volontaires en diable.

Le match nul (2 à 2) qui sanctionne cette partie intense et électrique, disputée sur un terrain difficile, a un goût bien amer. Certes, l’essentiel était de ne pas perdre pour conserver intactes les chances de qualification finale en vue de la Coupe du monde de 2002.

Certes, les Slovènes se sont montrés très dangereux et auraient même pu s’imposer s’ils ne s’étaient heurtés à un très bon Zuberbühler. Mais avec un homme de plus sur la pelouse et menant par deux fois à la marque grâce à un Türkyilmaz des grands soirs, les Suisses avaient véritablement les moyens de s’imposer.

Transcendés suite à l’expulsion précoce et justifiée de Karic, peu avant la mi-temps, les hôtes, emmenés par un Zahovic déchaîné, le génial stratège de Valence présent sur les deux réussites de son équipe, les Slovènes ont réussi à inverser, à deux reprises, le cours des événements. Admirablement servis par leur maître à penser, Siljak et Acimovic répondaient en grands seigneurs aux deux réussites de l’incontournable et très précieux «Kubi».

Faute d’avoir su gérer une situation favorable, les protégés d’Enzo Trossero, pourtant unis et solidaires, se retrouvent dans une position peu confortable à l’orée de l’hiver. Ce partage des points les condamne une nouvelle fois à envisager l’avenir avec angoisse. Leur prochain rendez-vous en Yougoslavie sent en effet déjà le souffre. Rien n’est perdu, mais tout reste à faire.

Mathias Froidevaux