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Forêts tropicales: un engagement plus concret

La destruction des forêts menace le mode de vie des autochtones qui y vivent. keystone/www.bmf.ch

Selon la Société pour les peuples menacés, le bilan de ces dix dernières années est insuffisant.

La Suisse doit davantage s’impliquer dans la lutte contre la destruction des forêts tropicales. Trois motions seront déposées devant le Parlement.

Chaque année, la planète perd entre 170 000 et 200 000 km² de forêts. Et, selon la Banque mondiale, 55% de l’abattage mondial de bois serait illégal.

Pour quelques pays, ce pourcentage est même nettement plus élevé, lance John Künzli, secrétaire du Fonds Bruno Manser.

Des fonctions essentielles

«Si la déforestation continue au même rythme, ajoute dans la foulée Hanspeter Bigler, secrétaire général de la Société pour les peuples menacés, dans dix ou quinze ans, les forêts tropicales naturelles auront disparu.»

Or, rappelle John Künzli, les forêts tropicales ont des fonctions essentielles. Elles influencent le climat. Et pas seulement au niveau local.

En outre, elles retiennent davantage de CO2 que les forêts dites secondaires ou de plantation. Et elles abritent une très grande partie des espèces animales et végétales existantes.

Certes, la Suisse s’engage au sein de l’Organisation internationale des bois tropicaux. Mais, rappelle le secrétaire du Fonds Bruno Manser, l’OIBT n’a pas atteint son but.

Et de loin. Puisque seule une petite partie du bois tropical commercialisé est produit selon des critères de développement durable.

Trois motions parlementaires

Tirant les conséquences de cet échec, trois députés déposeront des motions lors de la session d’automne des Chambres fédérales.

Le socialiste bâlois Remo Gysin exigera du gouvernement qu’il s’engage dans le cadre de l’OIBT pour introduire une déclaration obligatoire générale pour le bois et les produits ligneux.

Maya Graf, elle, demandera l’introduction de directives contraignantes visant à interdire l’importation et la vente de bois provenant de coupes illégales et d’origine peu claire.

L’écologiste bâloise souhaite, en l’occurrence, également l’introduction d’une certification.

Enfin, le Genevois Jacques-Simon Eggly demandera au gouvernement de tenir davantage compte de la présence des peuples vivant dans les forêts tropicales.

«La destruction des forêts tropicales menace de plus en plus l’espace et le mode de vie des autochtones qui y habitent, relève le député libéral. Il s’agit de réaliser des projets en collaboration avec les populations concernées.»

swissinfo avec les agences

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