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Forte mobilisation pour le deuxième pilier

La Place fédérale a vibré aux cris des manifestants. Keystone

Ils étaient plus de 12 000 à répondre samedi à l'appel des syndicats sur la Place fédérale de Berne.

Aux cris de «Non au sabotage de nos rentes», les manifestants ont vivement fustigé le Conseil fédéral et les grosses compagnies d’assurance.

Convoquée par l’Union syndicale suisse (USS), la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) et le Parti socialiste, la manifestation entendait protester contre la décision annoncée du Conseil fédéral, qui prévoit de ramener le taux de rémunération minimal des avoirs du 2e pilier de 4% à 3,25%.

«Non au sabotage de nos rentes !», «2e pilier: la transparence tout de suite» ou encore «2e pilier: où sont passés les milliards?», pouvait-on lire sur les banderoles et calicots brandis par les manifestants. Ils étaient 12 000 selon la police, 15 000 selon les organisateurs.

Blocher, Ebner, le libéralisme et les assurances

Réunis sous le slogan «Nous laisser piquer nos rentes? Pas question!», les manifestants ont exprimé leur opposition à toute réduction du taux de rémunération et ont demandé des explications aux assurances qui gèrent leurs avoirs quant à leurs gains durant les
années d’euphorie boursière.

«Nous protestons contre un gouvernement de l’irresponsabilité», a lancé le président de l’USS et conseiller national socialiste Paul Rechsteiner, qualifiant encore le Conseil fédéral de «risque pour les rentes».

Pour le président de l’USS, «le problème actuel des rentes est le résultat du fiasco économique et politique des recettes du libéralisme, de celles de Blocher et d’Ebner» et la Suisse a maintenant besoin d’un «tournant social».

«Le degré zéro de la crédibilité»

«Le Conseil fédéral a atteint le degré zéro de la crédibilité», a renchéri le Jurassien Jean-Claude Rennwald, vice-président de l’USS. Pour lui, le comportement des sept Sages «ressemble à celui d’un gouvernement de république bananière».

Dans les années 90, les grandes compagnies d’assurance ont accumulé, avec l’argent des caisses de pension, des milliards qui n’ont pas été rétrocédés aux assurés.

Pour Jean-Claude Rennwald, les assurances doivent ouvrir leurs livres de compte afin que les zones d’ombre soient éclaircies.

Par la voix de son président Hugo Fasel, la CSC a même réclamé une vérification spéciale par une commission de contrôle indépendante. «C’est le seul moyen de rétablir la confiance dans le 2e pilier», juge le conseiller national fribourgeois.

«C’est honteux», a encore lancé Saverio Lurati, de l’Union syndicale tessinoise. «Il faut dire clairement non à la diminution du taux de rémunération et, en même temps, lancer l’offensive pour renforcer l’AVS», a-t-il souligné en évoquant la menace d’une grève générale.

swissinfo avec les agences

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