Friederich reprend son travail à Berne
«Je suis toujours ambassadeur. J'ai donné mon accord pour être transféré à Berne», annonce Peter Friederich au Matin Dimanche.
L’ex-représentant suisse au Luxembourg ne retournera pas au Grand-Duché. Mais reste au Département des affaires étrangères.
Dans cette interview accordée au Matin Dimanche, Peter Friederich ne s’exprime pas sur le fond du dossier. Il répète toutefois qu’il se sent «totalement innocent» et qu’il est certain «que ces soupçons sont sans fondement».
Alors que le Ministère public de la Confédération évoque une somme de 750 000 dollars provenant d’un trafic de drogue en Espagne. Le Matin Dimanche donne la somme de 2 millions de dollars, rejoignant une information de la Tribune de Genève qui parlait vendredi de 2,330 millions de dollars.
Dominique Warluzel, le très médiatique avocat de Peter Friederich, apporte une précision intéressante: l’Espagnol soupçonné de trafic de drogue nie avoir remis de l’argent à l’ambassadeur de Suisse au Luxembourg.
Une histoire de Tintin et Milou
A la question de savoir si le Luxembourg avait voulu mettre la Suisse dans l’embarras pour des questions de secret bancaire, Peter Friederich oublie quelque peu le langage diplomatique. «Quelqu’un a eu une mauvaise intention à la base, c’est clair», commente-t-il.
L’ambassadeur ne précise toutefois pas s’il s’agit du gouvernement lui-même, d’une banque ou d’un journaliste. La banque Dexia, qui l’a dénoncé au Grand-Duché, n’avait pas la réputation, jusqu’à présent, de pratiquer un zèle excessif vis-à-vis des blanchisseurs.
Peter Friederich ne manque pas de revenir sur les rumeurs véhiculées depuis le début de l’affaire par un agent secret italien, et dont swissinfo faisait état samedi. «Dans ma jeunesse, j’ai été très intéressé par Tintin et Milou. Un trafic d’armes pour l’Irak, c’est de ce niveau».
Rencontre avec Dino Bellasi
L’ancien ambassadeur de Suisse au Luxembourg dément également être un agent de la CIA. C’est «totalement farfelu», «de la pure invention», lance-t-il.
Toutefois, la lettre confidentielle Intelligence Online ne l’a jamais qualifié d’agent de la CIA, mais affirme que Peter Friederich entretiendrait des relations avec un ou des agents américains.
Détail non sans intérêt: le diplomate a côtoyé en prison Dino Bellasi, le comptable indélicat du Département militaire, qui avait prétendu en 1999 être à la tête d’une nouvelle armée secrète.
swissinfo/Ian Hamel
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