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Genève célèbre ses premiers couples pacsés

Nina et Florence, Yves et Patrick ont officiellement uni leur destinée ce mardi à Genève. Keystone

A peine entré en vigueur, le partenariat enregistré (Pacs) genevois a permis mardi à deux premiers couples homosexuels d'unir officiellement leur destin. Une première helvétique célébrée avec faste sous le regard des médias.

Il s’agit pourtant d’une simple formalité administrative qui ne donne que peu de droit, si on compare la formule genevoise au Pacs français ou au mariage traditionnel.

Mais les deux couples présents, comme leurs nombreux amis et le maître de cérémonie, Maurice Fiumelli de la Chancellerie d’Etat du canton de Genève mesuraient tous la forte portée symbolique de cette première suisse.

«Nous sommes officiellement reconnus comme un couple», estime ainsi l’un des pacsés, Yves de Matteis, ancien secrétaire romand de l’association Pink Cross.

Précisément, le certificat de partenariat que les deux couples ont reçu mardi atteste «le droit pour les partenaires d’être traités de manière identique à des personnes mariées dans leurs relations avec l’administration publique, à l’exclusion de la taxation fiscale et de l’attribution de prestations sociales».

Cette reconnaissance prend tout son sens dans les moments difficiles de la vie. Si l’un des partenaires est hospitalisé, son compagnon est dorénavant considéré comme un proche par l’administration et non plus comme un simple intrus.

Reste que les parlementaires genevois ont dû limiter la portée de la loi qui sanctionne ce partenariat. Les dispositions sur l’état civil sont en effet de la compétence de la Confédération.

C’est d’ailleurs à ce niveau que les associations homosexuelles portent aujourd’hui le combat. Le Département de Ruth Metzler doit en effet remettre d’ici à la fin de l’année un rapport et un avant-projet de loi sur le partenariat enregistré.

Le texte imaginé par le Département fédéral de justice et police propose un certain nombre de dispositions censées répondre aux besoins spécifiques des homosexuels.

Or, en l’état, cet avant-projet accorde moins de droits aux couples homosexuels qu’aux couples mariés. Ce que déplorent les associations gays et lesbiennes qui militent, elles, pour des droits équivalents à ceux accordés aux mariés.

En attendant l’issue de ces discussions, Yves de Matteis salue déjà l’avancée que constitue le Pacs genevois: «Ce certificat valorise le couple homosexuel, à ses propres yeux et aux yeux du reste de la société».

Un signal salutaire à l’heure où les milieux homophobes donnent à nouveau de la voix.

Frédéric Burnand

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