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Gstaad résiste au temps et à la concurrence

Le tournoi célèbre ses 90 ans... A l'image, Roy Emerson et Manolo Santana. Open de Gstaad

Fêtant son 90e anniversaire, l’Open de tennis s’appuie sur des bases solides, malgré l’absence cet été de Roger Federer.

Rendez-vous incontournable pour les amateurs de la petite balle, Gstaad a trouvé ses adeptes qui se déplacent pour assister au spectacle, quelles que soient les têtes d’affiche.

Comment animer en été une station de l’Oberland bernois? C’est pour répondre à cette demande pressante que le tournoi de Gstaad s’est lancé en 1968 dans l’ère open des compétitions de tennis. Sous la direction d’un enfant du pays, Jacques Hermenjat, patron de l’événement depuis désormais 38 ans.

Le long bail de fidélité s’appuie sur des origines encore plus anciennes puisque la première édition du tournoi remonte à 1915. L’Open de Gstaad vit ainsi cette semaine à l’heure de son 90e anniversaire.

Sans Roger Federer

Vainqueur de Wimbledon, numéro un mondial et tenant du titre à Gstaad, Roger Federer est certes le grand absent du rendez-vous bernois, où les têtes d’affiche véritablement spectaculaires et attractives se comptent sur les doigts d’une main. Même si, en se basant sur le classement mondial des joueurs inscrits, le niveau d’ensemble est le plus élevé.

«Je regrette bien sûr l’absence de Federer, lâche Jacques Hermenjat. Mais notre tournoi n’est pas basé sur une seule personnalité. D’ailleurs, nous n’avons pas enregistré plus de spectateurs les années précédentes lorsque Roger y participait en tant que vainqueur de Wimbledon.»

Un public fidèle

Seul tournoi outdoor de Suisse, s’appuyant sur un budget de 7 millions de francs, Gstaad a depuis longtemps trouvé ses adeptes. Des habitués qui effectuent le pèlerinage chaque année, quelles que soient les vedettes au programme.

Un rituel et un spectacle qui ne sont pas sans rappeler, sous nos latitudes, la Coupe Spengler de hockey, qui réunit chaque hiver, à Davos, des amateurs venus faire la fête à leur sport, sans se soucier en priorité des équipes engagées.

Un calendrier défavorable

Avec ses quelque 3’000 habitants, Gstaad est aussi l’endroit le moins peuplé de la planète à organiser un tournoi professionnel de l’ATP Tour. Devant vivre durant la semaine avec la concurrence de Bastad (Suède), qui a pu s’offrir les services du roi de la terre battue Rafael Nadal, l’Open de Gstaad doit composer avec un calendrier qui ne lui est pas favorable.

«C’est vrai que nous sommes coincés entre Wimbledon et la Coupe Davis», reconnaît Jacques Hermenjat. Ce qui explique le renoncement de plusieurs vedettes qui ne souhaitent pas se replonger sur la terre battue avant d’entamer la saison nord-américaine sur surface rapide.

Plusieurs forfaits

S’ajoute encore une certaine malchance dans le choix des joueurs. Annoncés officiellement, le Français Richard Gasquet, le finaliste de Roland Garros Mariano Puerta et le Chilien Fernando Gonzalez ont tous déclaré forfait pour des raisons diverses.

Tête de série numéro 1 à Gstaad, le Russe Nikolay Davydenko (demi-finaliste à Roland Garros) a abandonné au premier tour, victime d’une blessure au poignet. Double vainqueur en 2001 et 2003, le Tchèque Jiri Novak a lui aussi mordu la poussière.

Heureusement, pour le bonheur du public, restent en course l’Argentin Gaston Gaudio et l’étoile montante helvétique Stanislas Wawrinka.

swissinfo, Jonathan Hirsch

L’Open de Gstaad a accueilli de nombreux champions: Boris Becker, Michael Stich, Sergi Bruguera, Pat Rafter, Carlos Moya, Alex Corretja, Albert Costa et bien sûr Roger Federer.
Le 11 juillet 2004, le Bâlois offrait au tournoi sa première victoire suisse depuis 1980.
Ce jour-là, Roger Federer remportait aussi son premier tournoi ATP sur sol helvétique.

Pour la petite histoire…

– Jacques Hermenjat, actuel directeur du tournoi, a participé à l’épreuve dès l’âge de 11 ans comme ramasseur de balles.

– Plus tard, il a été juge de ligne. Dans les années 50, il a même pris part au tournoi en tant que joueur.

– C’est à partir de 1965 que Jacques Hermenjat est devenu directeur du tournoi.

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