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Hommage aux «alliés» suisses

La lutte contre le national-socialsme d'Adolf Hitler passait aussi par la Suisse. Keystone Archive

Grâce à des complicités suisses, des réseaux de la Résistance française antinazie s'étaient implantés à Genève.

Une cérémonie commémorait, ce week-end, la coopération des clandestins helvétiques.

La cérémonie, qui s’est déroulée samedi à la résidence du consul général de France à Genève, a notamment réuni la conseillère d’Etat de Genève Martine Brunschwig Graf et les représentant de plusieurs communes françaises de la région.

Egalement présents, plusieurs anciens résistants français ont rendu hommage aux Suisses qui, entre autres en tant que passeurs, ont facilité l’arrivée à Genève de militants et de dirigeants de la Résistance française (et aussi de nombreux juifs).

Ces hommages ont pris parfois un ton pathétique et l’un des intervenants a par exemple affirmé: «nous pensions souvent à cette croix gammée qui sentait la mort. Par opposition, à la croix suisse qui sentait la liberté».

Quant au consul général de France, François Laumonier, il a exprimé l’avis que «l’opinion publique helvétique était toujours restée favorable à la cause des alliés».

Un autre pan de la vérité

Dans une allocution remarquée, Madame Brunschwig Graf a souligné de son côté que l’histoire «pouvait toujours être lue de différentes façons». Rappelant à cet égard, que le rapport ‘Bergier’ (Suisse – Deuxième Guerre Mondiale) éclairerait les phases les plus sombres de l’histoire suisse pendant cette période troublée.

Alors que la manifestation du jour donnerait un éclairage différent à cette même période. Mais il s’agit de «la même histoire». Et toutes deux sont «vraies», a-t-elle souligné.

Egalement présent, le journaliste français Jean-Pierre Richardot, auteur du livre ‘Une autre Suisse 1940/1944 – un bastion contre l’Allemagne nazie’ a évoqué pour sa part différents événements qui montrent, selon lui, que la Suisse a été une alliée importante pour la Résistance française.

C’est ainsi que Bernard Barbey, chef de l’état-major particulier du général Guisan, commandant en chef de l’armée suisse pendant la guerre, aurait personnellement favorisé l’installation à Genève de plusieurs résistants, dont Pierre de Bénouville (devenu par la suite général).

Il serait d’autre part établi aujourd’hui que l’essentiel de l’argent allié en provenance notamment de Grande-Bretagne et destiné au financement des maquis et aux achats d’armes et d’explosifs passait par la banque privée genevoise Lombard-Odier.

Caché sous des légumes…

Quant aux cas d’agents de la Résistance française passés en Suisse grâce à des complicités de frontaliers suisses, ils seraient nombreux. L’un des plus pittoresques serait celui du responsable du réseau franco-anglais ‘Gilbert’, le colonel Groussard, entré en Suisse dans la charrette d’un maraîcher genevois, caché sous des légumes.

A noter que des élèves de plusieurs écoles de la région (Genève, Annemasse, Chambéry notamment) assistaient à la manifestation. (Quelques-uns d’entre eux ont récité le fameux poème ‘Liberté, j’écris ton nom’ – de Paul Eluard.)

D’autre part, en signe de reconnaissance à la Suisse, des militants de la Résistance ont offert au Département de l’Instruction publique du canton de Genève 1’000 exemplaires du livre de Jean-Pierre Richardot – «pour que les futures générations sachent ce qui s’est passé».

swissinfo, Michel Walter

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